- -Le secret de polichinelle des paradis Fiscaux -
"La city of London"-
Scandale des richesses dissimulées échappant au FISC
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Mais où se trouve donc l'argent des riches ...??? Vous ne le saviez pas ? Il est là : Dans les paradis fiscaux ! ....
Soigneusement Caché dans ces lieux mystérieux à l'abri de votre regard indiscret - Personne ne le sait ? Bien évidemment que OUI ! Tout le monde le sait mais une chape de plomb protège ces lieux ...
pas si mystèrieux que cela ! ...
Tous les Présidents promettent hypocritement de faire bientôt disparaïtre ( ou oublient d'en parler ) ces entités protégées - Est-ce le cas ?
Négatif, il reste toujours possible et d'une facilité déconcertante, indécente pour qui appartient aux milieux des "affaires" de créer puis de placer de l'argent dans les paradis fiscaux du monde entier...! ( ... pas pour le petit citoyen évidemment - Nous n'y avons point accès puisque les réseaux relationnels et montants à mettre en oeuvre pour ce faire sont hors d'atteinte de l'individu lambda. Pour nous enfumer, nous acheter, sera voter une loi scélérate qui nous donne à nous aussi, les pauvres, un droit à l'erreur fiscal, quelques droits parallèles permettant de dissimuler nos économies; dispositifs simulacres qui simulent un partage de l'avantage - Ne vous laissez pas corrompre pour si peu ! ) Nous prend on pour des imbéciles lorsque on nous faitt croire que le monde peut changer en réformant quelques volets institutionnels éparses à l'intérieur des nations ?? Les vils menteurs tentent une manipulation et s'imaginent que nous sommes dupes lorsqu'ils promettent de faire disparaître quelques NICHES fiscales, véritables paravents sémantiques du problème de fond. Attention !! Les Paradis fiscaux ne sont pas des ''niches'' : Les premiers sont des entités étatiques souveraines et dérogatoires tandis que les niches sont seulement des mesures fiscales internes pour lesquelles les administrés peuvent demander un abattement fiscal partiel ou total. Ahhhh ! ..... les bougres ! les menteurs, les manipulateurs ! ....
Les niches fiscales, appelées également dérogations fiscales ou dépenses fiscales, désignent les avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les contribuables pour diminuer le montant de leur impôt, dès lors qu'ils remplissent certaines conditions. ( Il s'agit d'une mesure interne )
Un paradis fiscal est un pays ou territoire à fiscalité réduite ou nulle, c'est-à-dire où le taux d'imposition est jugé très bas en comparaison avec les niveaux d'imposition existant dans les pays de l'OCDE. Cette notion nécessite une « indulgence du législateur »du pays concerné et s'oppose à celle d'harmonisation fiscale. Ces paradis sont réputés pour encourager l'évasion fiscale, des règles laxistes ou le contournement des règleset contribuer à l'augmentation des inégalités dans le monde(Roger Brunet les qualifie en 1986 d'« antimonde » pour montrer que tout y fonctionne « à l'inverse des règles respectées ailleurs »et qu'ils peuvent aller contre les intérêts du reste du monde
L'institution du paradis fiscal est le problème central auquel les travailleurs doivent s'attaquer ! Et cela en priorité à toute autre réforme -
A l'heure où l'on demande aux pauvres de se serrer la ceinture dans tous les domaines et sous divers prétexte fallacieux ? On nous fait croire que ces entités sont de rares exceptions dans le monde,.... que quelques règles et principes déontologiques viendront régler le problème de l'évasion fiscale, ....Que les états contrevenants seront stigmatisés sur une "black list" !,...? ... Tout cela est Faux -
L'intérêt sratégique frauduleux du paradis fiscal est double pour des élites indignes de ce nom : Permettre la fuite des capitaux des grosses fortunes indues et par aillleurs de couvrir le mécanisme politique des malversations ( ainsi qu'en atteste l'exemple typique non exhaustif de l'affaire Balkany ). Il existe donc un lien symbiotique entre la fraude fiscale ou le délit de détournement de fond public et les paradis fiscaux. La possibilité de créer un compte anonyme dans un paradis fiscal en est l'intermédiaire institutionnel encore légal.. C'est un scandal ! Ce processus institutionnel confiscatoire semble donc indispensable pour les dirigeants politiques malhonnètes afin de disposer de circuits bancaires parallèles pour encaisser à l'abri des regards la contrepartie de transactions frauduleuses dans le cadre des marchés publics truqués. Voilà les raisons qui leur vaut une protection inconditionnelle internationale . Tout le monde y trouve son intérêt ... sauf les citoyens lambdas -
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Le schéma fonctionnel du paradis fiscal constitue en réalité la Régle ( et non l'exception ) de fonctionnement de notre économie productiviste capitaliste. Ces micros états artificiels, créés à ce seul effet de dissimulation, font partie intégrante et constituent la pierre angualire du système capitaliste -
Ce circuit mondial interconnecté, ou système d'évasion de l'argent constitue à lui seul un scandale planétaire séculaire sans précédent dont les responsables devront tôt ou tard rendre des comptes - ..
..Réalité Incroyable ou délire fantasmatique d'un fou ?
"Entre 20 et 30.000 milliards de dollars cachés dans les paradis fiscaux"
Une liste de noms de personnalités soupçonnées d'avoir monté des sociétés ou de détenir des comptes offshores vient d'être dévoilée. Ces fuites spectaculaires braquent à nouveau le projecteur sur les paradis fiscaux. Mais qu'est-ce qu'un "paradis fiscal" et comment tant de milliards ont-ils ainsi pu être dissimulés? Eclaircissements de Xavier Harel, auteur d'un livre* sur le sujet et d'un documentaire pour Arte en cours de montage.
Ces places "offshore" ne servent-elles en fait que de "tuyaux"?
Oui. Aux îles Caïmans où nous avons tourné le documentaire, il ne se passe rien. L'industrie financière n'est même pas visible. Il y a plus de 400 banques sur place mais pas une n'a pignon sur rue. Il s'agit d'employés qui font du "booking". Evidemment, l'argent n'est pas aux îles Caïmans. C'est un jeu de miroirs. C'est ainsi que les investissements de Chypre en Russie ont pu être aussi massifs. Et il existe une quantité de montages entre paradis fiscaux. Un simple compte en Suisse, c'est pour les professions libérales! Ce n'est pas très sophistiqué. La technique plus évoluée serait plutôt le trust à Jersey lié à un holding aux îles Caïmans qui détiendrait des actifs réels comme un château en Angleterre, une entreprise en France et du cash en Suisse par exemple.
Comment remonter la piste?
Si le fisc commence à s'intéresser à ces montages pour enquêter sur d'éventuelles fraudes, il faudra beaucoup de courage, de temps et d'énergie pour remonter tous les fils. D'autant plus que ces structures sont montées avec des clauses de fuite: dès que la justice commence à s'intéresser à une de ces sociétés, le trustee à pour mission de la fermer et d'en créer une autre. Tout s'est très bien organisé...
Dans quelle mesure l'affaire des "Offshore leaks" remet-elle en cause ce système?
C'est un travail extraordinaire, les journalistes ont pu avoir accès à des millions de documents fournis pas des "insiders". Cela peut contribuer à secouer les gens. Il faut tout de même savoir qu'il y a entre 20.000 et 30.000 milliards de dollars qui sont cachés dans les paradis fiscaux. Cela représente les trois quarts de la dette mondiale. Ce n'est pas toujours illégal mais cela représente des pertes colossales pour les Etats. Ce sont paradis fiscaux qui bousillent notre démocratie.
Selon les estimations du rapport "State of Tax Justice 2020" récemment publié, le système fiscal mondial perd plus de 427 milliards de dollars par an (359 milliards d'euros) à cause des abus à l'impôt sur les sociétés et de l'évasion fiscale privée. Et ce sont de loin les îles Caïmans qui sont responsables des plus grandes pertes, à hauteur de 70,4 milliards de dollars, soit environ un sixième de l'ensemble des recettes perdues par les États à l'échelle mondiale. D'autres paradis fiscaux de renom comme le Luxembourg et les îles Vierges britanniques figurent également en haut de cette liste, mais c'est le Royaume-Uni qui se rapproche le plus des îles Caïmans. L'estimation du manque-à-gagner infligé par le pays est estimé à 42,5 milliards de dollars, soit dix pour cent du total des pertes fiscales dans le monde.
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Extrait de l'article .....
Les paradis fiscaux, création adéquate pour échapper impunément à l’impôt, constituent un outil qui facilite la corruption de haut niveau. C’est aussi un instrument, parmi d’autres, pour accroître les pouvoirs de la finance et affaiblir la démocratie. (...,... )
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.............................. Autre article tiers ....................................
Jeudi 12 mai, des chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier se réunissent à Londres pour un sommet anticorruption. Plus de 300 économistes, dont Thomas Piketty et le prix Nobel Angus Deaton leur enjoignent de choisir la transparence.
Publié le 09 mai 2016 à 16h13 - Mis à jour le 10 mai 2016 à 16h33 Temps deLecture 2 min.
Les îles Caïmans sont le 5e plus important centre financier du monde, deux fois plus d’entreprises y sont basées que de citoyens. GABRIELE GALIMBERTI & PAOLO WOODS
Nous demandons aux chefs de gouvernement de saisir l’opportunité du sommet anticorruption, qui se tient jeudi 12 mai à Londres, pour prendre les mesures nécessaires afin de mettre un terme à l’ère des paradis fiscaux.
Les paradis fiscaux n’apportent aucune plus-value en termes de richesse globale ou de bien-être ; ils ne sont d’aucune utilité économique. Alors que ces juridictions bénéficient sans aucun doute à de très riches individus et à des multinationales, ces bénéfices se font au détriment des autres, aggravant par conséquent les inégalités.
Comme les « Panama papers » et d’autres scandales l’ont récemment révélé, l’opacité sur laquelle reposent les paradis fiscaux alimente la corruption et sape les capacités des Etats à collecter leur juste part d’impôts. Si tous les Etats sont victimes de l’évasion fiscale, les pays les plus pauvres sont en proportion les plus touchés par ces pratiques dommageables, avec une perte annuelle d’au moins 170 milliards de dollars de recettes fiscales.
En tant qu’économistes, nous avons des perspectives différentes sur ce que constitue un niveau d’imposition équitable, direct ou indirect, qui doit s’appliquer aux particuliers ou aux entreprises. Mais nous nous accordons sur le fait que des territoires permettant de cacher des avoirs à travers des sociétés-écrans, ou encourageant chez eux l’enregistrement de bénéfices par des entreprises dont les activités réelles se situent ailleurs, constituent des distorsions au fonctionnement global de l’économie.
Aucune justification économique
En cachant des activités illicites et en autorisant des multinationales à contourner les règles établies, les paradis fiscaux menacent également l’Etat de droit, qui est un ingrédient essentiel du succès ...;( ...,.... )
.............. Voilà la réalité - A vous de juger ...
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Définition du paradis fiscal - ( Extrait La toupie )
Un paradis fiscal est un pays ou un territoire où la fiscalité est très faible par rapport à ce que la personne qui parle considère comme la norme. Il se définit donc de manière relative et pour certains domaines d'activité. La définition peut aussi s'appliquer à une partie d'un pays. Ainsi, une "zone franche" constitue un paradis fiscal à l'intérieur d'un pays où la fiscalité est élevée.
Pour l'OCDE, "il n’existe pas de critère unique, clair et objectif permettant d’identifier un pays comme étant un paradis fiscal". Le Code général des impôts français utilise, quant à lui, un euphémisme, préférant parler de "pays à régime fiscal privilégié".
Quelques caractéristiques des paradis fiscaux :
faible niveau d’imposition et des dépenses publiques réduites,
stabilité économique et politique,
liberté des changes,
secret commercial et secret bancaire inébranlables,
En général, les paradis fiscaux sont de tout petits territoires, souvent des îles, qui compensent un faible taux d'imposition par un très grand volume d'opérations au niveau mondial. Ils sont devenus un composant incontournable dans la stratégie fiscale des sociétés multinationales qui y installent des holdings où elles peuvent faire apparaître leurs bénéfices. ( Fin extrait ) -
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Qu'est-ce qu'un paradis fiscal ? ( extrait Le monde.fr )
Il n'existe pas de définition législative des paradis fiscaux. Toutefois, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) considère qu'il faut quatre critères pour les définir : impôts inexistants ou insignifiants, absence de transparence, législation empêchant l'échange d'informations avec les autres administrations et enfin tolérance envers les sociétés-écran ayant une activité fictive.
Qui a recours aux paradis fiscaux ?
Essentiellement les fonds spéculatifs, les grandes entreprises, qui y installent leur filiales (Google en possède par exemple une aux Bermudes) et les riches particuliers. L'intérêt pour eux est d'échapper à une fiscalité plus lourde dans leurs pays d'origine. En France, le phénomène n'est pas mineur : en avril 2009, peu après l'affaire HSBC, la France a mis en place une "cellule de régularisation" pour les évadés fiscaux. Un dispositif qui a permis de rapatrier7,3 milliards d'euros d'actifs, avec un bénéfice estimé pour le fisc à 1,3 milliards d'euros.
Par ailleurs, les paradis fiscaux abritent une part non quantifiable d'actifs destinés au blanchiment de l'argent sale issu de la corruption ou encore du trafic de drogue.
Quelle part de l'économie mondiale représentent-ils ?
Selon le Fonds monétaire international, 50 % des transactions internationales transitent par des paradis fiscaux. Ces derniers hébergeraient 4 000 banques, les deux tiers des hedge funds et 2 millions de sociétés-écran. Environ 7 000 milliards de dollars d'actifs dormiraient sur ces comptes, soit plus de trois fois le PIB de la France. Economiste à l'Ecole d'économie de Paris, Gabriel Zucman estime que le montant des avoirs de particuliers détenus dans les paradis fiscaux s'élève à 8 % des ressources financières mondiales (lire son étude).
Au-delà du volume des sommes concernées, l'opacité qui régit ces centres financiers dits "off shore" fausse les analyses économiques (sur la santé d'une entreprise par exemple) ainsi que les règles de concurrence entre les Etats. ( Fin extrait ) -
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Article perso - Eucharilxtonw -
..................................... ..... Je n'arrive pas à le croire !... Vous doutez encore du fait que certaines institutions de notre pays soient menées en sous terrain par des processus occultes et échappant à la notion classique démocratique, c'est à dire sous l'autorité et le contrôle bien veillant des élus du peuple ? Le présent article fait suite au précédent intitulé - " Vive la ripoublique " - Nous y évoquions la notion impertinente et pas moins dissimulée des paradis fiscaux ou des fortunes protégées se chiffrent en milliards d'euros . Tout cela n'existe plus ou demeure fort loin répliqueront les plus crédules d'entre vous , ignorants ou désabusés, tenus désinformés par un système qui se nourrit du silence - Rien sur le sujet dans la presse quotidienne ou dans les programmes scolaires pour nous informer de ces processus institutionnels fonctionnant à plein régime au sein même de nos frontières Européennes - Les paradis fiscaux sont-ils situés à l'autre bout de la planète ? Loin s'en faut chers amis citoyens .... L'affaire "cahuzac" nous en donne bonne illustration - Ils sont ici : Contre toute attente ..... L'europe en est le siège principal -
................................. Les paradis fiscaux ne sont pas si loin que cela ! Peut-on trouver meilleure illustration du paradis fiscal que la "city" située à Londres ( Angleterre ) ? Peu de gens le savent ! Qu'est-ce donc que cela ?? ! Nous parlons donc ici d'un lieu situé en Europe et à quelques heures de Paris - L'Angleterre ! .... La discrétion régne en ce domaine et il ne faut peut être pas compter sur les médias classiques de grande audience pour vous informer ouvertement sur la question centrale des lieux où sévissent des droits fiscaux ou circuits financiers dérogatoires : L'enjeu est trop grand - Votre argent est contrôlé jusqu'au dernier centimes dès transfert de votre employeur à la banque, le leur est en totale liberté et sous régime fiscal bien avantageux SVP ! Sur les plages horaires de grande audience figurent en premier plan les programmes futiles et abrutisant ! "Réality show et montrage de fesses pour exciter vos instincts et vous occuper - Laissez faire ... Ces gens s'occupent de tout ! A leur profit excusif ! ... Aussi le dernier reportage en date sur le sujet se déroule un soir de la 49 éme ou 50 éme semaine de l'année 2013 .... vers deux heures du matin - Bravo messieurs - Ca ! C'est de l'info ! Certes, le sujet est alors traité diront les habiles avocats en la matière, car ils sont nombreux et rémunérés à prix d'or pour protéger la chape de plomb ambiante, l'inégalité flagrante et l'entorse pathétique à notre droit fondamental déclarant l'égalité devant le droit,.... mais dans quelle mesure et pour quel audimat le sujet sera -il entendu ?!
... Manipulation quand tu nous tiens ! ....
Je ne résiste pas au fait de vous laisser ici un court extrait de la 9° pensée désobligeante de mon site pour vous mettre en bouche ...
En réalité, la survie du système capitaliste nécessite pour sa continuité une rotation de plus en plus rapide des cycles industriels et financiers.
Les lobbies productifs, comme le législateur complice, afin de maintenir le système, veulent, s'il le faut par le soutien de la loi, obliger les consommateurs à se plier à ce diktat de survie en imposant une rotation technologique sous couvert d'écologie ou de n'importe quel pretexte technologique ou autre mobile fallacieux. Cette logique qui s'est inversée, aberrante pour tous les esprits rationnels, nous conduit à un mode de vie infernale, au sacrifice de nos libertés et nous conduit progressivement, par une logique de dette ou de rentabilité, à devenir les esclaves d'un mécanisme fonctionnel initialement prévue pour asssurer notre confort.
Le schéma industriel moderne occidental repose intrinséquement sur l'accélération des cycles économiques afin de renouveler les stocks de matériels et d'accorder la consommation des ménages avec la réalité comptable et spéculative des circuits financiers.
Ce schéma rend de surcroît impossible la réalisation d'une quelconque politique écologique de long terme et empêche l'humanité de relever les vrais defis qui s'oppose au saut de civilisation imposé par ce début de XXI° siècle car l'institution monétaire, de captation égoïste des richesses, concentre les paramètres psychiques régressifs qui engendre le conflit d'empire // Il n'existe cependant pas d'alternative sérieuse ni l'institution citoyenne pour en faire la recherche - Les défis de civilisation : Défi énergétique, défi de rencontre des empires, défi de fusion des cultures.
Notre rôle citoyen est simple : S'informer, comprendre, discuter et dénoncer fermement, auprès des élus et médias, haut et fort ce scandale planétaire auquel il faut mettre un terme - Les paradis fiscaux doivent disparaître et l'argent qui s'y trouve être intégré dans les économies réelles ! ....
La logique du système économique s'est alors inversée, emballée : Le système financier n'est plus là pour satisfaire les besoins des acteurs économiques mais c'est bien nous, les petits citoyens, qui sommes les esclaves de ce système pour que ses acteurs, ces petits rois, et détenteurs du capital puissent vivre à un niveau de luxe qui est à leur convenance. - Aujourd'hui nous avons en quelque sorte le devoir de consommer et dilapider nos rares ressources monètaires pour que survive le système Bancaire & financier. Cette philosophie, soutenus par l'ensemble des pouvoirs établis, fait la démonstration que l'humanité entre à nouveau dans une ére de cristallisation intellectuelle, à l'instar de celle qui engendra de multiples déboires à la fin de l'ére religieuse, marquée par l'inquisition - Nous cherchons des solutions paroxystiques et donc vaines dans un système qui mérite une réflexion profonde en tous les domaines afin d'engendrer des concepts novateurs de sortie de crise. Il s'agit de tout reformuler en oubliant les vieux modèles...."
. ( fin extrait...,..." pensée désobigeante par Eucharilxtonw" )
Il faut pourtant savoir que la "City" est l'organe de premier plan de la finance mondiale au dessus des gouvernements au point de faire parfois basculer les ministres défavorables à ses intérêts - Cette plate forme relai, comme une araignée au milieu de sa toile... ou une pieuvre qui tient ses tentacules ouverts aux quatre coins de chaque continent du monde civilisé, contrôle dans ses mains expertes la moitié des autres paradis fiscaux "off shore" de la planète -
.......... Le mot d'ordre est lancé ... Il nous faut tout savoir sur cet îlot de pouvoir oligarque situé au coeur même de l'Europe dite démocratique .... . Prêts ? .... Partez ! .....
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..................................... Historique : Comment naît l'idée du paradis fiscal au cours de l'histoire ? ......................................
Je ne résiste pas au fait de souligner l'aspect historique émanant du concept, pris dans sa généralité : Afin de devenir attrayantes, certaines villes de l'antiquité cherchèrent trés tôt à se doter de privilèges économiques et financiers - Notez bien que l'essence du principe émane du vieux modèle relationnel datant de plusieurs millénaires où les cités, alors isolées par des centaines de kilomètres les unes les autres, se faisaient déjà une concurrence par tous les moyens, soit pour survivre, soit pour prendre l'ascendant sur leurs voisines. Ce principe relationnel n'a pas changé alors que nous vivons une époque et des paramètres de civilisation totalement différents, de surpopulation, de fusion des sociétés et des frontières qui tendent à disparaître,.... où la compétition n'a plus lieu d'être pour satisfaire les enjeux de la survie. Les institutions ont pourtant guère évolués depuis : Le concept monètaire, l'institution d'Etat, démocratique, spirituelle sont restés figés depuis trois milliers d'années ! Il ne faut dés lors pas s'étonner de la stagnation des idées .... Ces principes doivent évoluer sous peine de faire revivre sans cesse le modèle économique archaïque et conflictuel.
L'histoire des paradis fiscaux est parallèle à celle de la fiscalité. Ainsi, depuis le II° millénaire av JC, les premiers commerçants de la Gréce antique envoyaient déjà des émissaires dans certains ports afin que vendeurs et acheteurs, lors d'une transaction, se retrouvent à un point convenu pour transporter la marchandise et échapper ainsi aux taxes portuaires déjà existantes (on parlerait aujourd'hui d'opérations offshore). Les paradis fiscaux se développent parallèlement aux États, à partir du XVII° siécle, et se multiplient avec l'expansion du commerce et l’intensification des échanges de capitaux, lors de la première mondialisation. Par exemple, des avocats d'affaires new-yorkais convainquent les gouverneurs de petits États américains qui ont des problèmes budgétaires (Le New Jesey dans les années 1880, le Delaware en 1898) de fournir un droit de franchise aux firmes qui y domicilient leur siège social. Mais c'est durant les années 1920 (augmentation des prélèvements fiscaux à la suite de la crise de 1929), les 1930 (les juges britanniques ayant décidé en 1929 que le fisc s'appliquait aux entreprises multinationales dont la décision stratégique se prend à Londres, les firmes y échappent en inventant la « résidence fictive », plaçant le conseil d'administration dans un autre pays ; vote en 1934 de la loi du secret bancaire en suisse, laquelle permet de créer des comptes masqués) et, surtout, pendant les Trente glorieuses (contournement de l'Etat providence, développement de la City grâce à la chasse aux eurodollars encouragée en 1957, lorsqu'il prend la tête de la Bank of London and South America, par Sir George Bolton, ancien dirigeant de la Banque d’Angleterre) que les paradis fiscaux vont prendre leur véritable essor.
Depuis le début des années 1980, le mouvement ne s’est pas ralenti. Le rapport de l’OCDE d’ avril 1998 précise ainsi que « l’investissement direct étranger des pays du G7 dans un certain nombre de pays des Caraïbes et d’États insulaires d’Asie généralement considérés comme des pays à fiscalité peu élevée, a plus que quintuplé entre 1985 et 1994 pour s’établir à quelque 200 milliards de dollars, ce qui représente un accroissement bien supérieur à la croissance de l’encours actuel de l’investissement direct étranger ».
Au premier trimestre 2004, le ministère du Commerce chinois s’inquiétait que 20 % des investissements directs étrangers en Chine provenaient des îles Vierges, des îles Caïmans et desSamoa. De manière globale, en 1997, le montant des actifs gérés par 65 paradis fiscaux s’élèverait à la somme de 4 497 milliards d’euros, selon les journalistes du journal L'Expansion. Trois ans plus tard, le quotidien français Libération publiait une enquête évaluant l’ensemble des fonds placés dans les paradis fiscaux à près de 6 000 milliards d’euros, avec une hausse de 12 % par an.
Les paradis fiscaux sont donc devenus un élément essentiel de la stratégie fiscale des sociétés internationales. En 2010, la banque CIBC se félicitait d'avoir économisé plus de 820 millions dedollars canadiens en impôts grâce à ses filiales dans des paradis fiscaux.
En juillet 2012, la fondation indépendante Réseau pour la justice fiscale publie une étude sur les paradis fiscaux et sur l'évasion fiscale, chiffrée autour de 25 500 milliards d'euros, soit plus que la somme des PIB des États-Unis et du Japon.
En 2013, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire), dans son rapport intitulé « Aux paradis des impôts perdus », estime que les cinquante plus grands groupes européens sont tous présents dans les paradis fiscaux.
Il est difficile de savoir quand commence véritablement l’existence des PFJ ! On en retrouve néanmoins la trace assez loin dans le passé si bien que les passagers clandestins des sociétés civilisées semblent être nés avec la civilisation... Néanmoins, c’est bien dans les quelques décennies passées que leur influence est devenue aussi considérable.
D’aucuns s’accordent à dire qu’au 2ème siècle avant JC apparaissent les premières zones franches officielles, en Méditerranée orientale. Dès 166 avant JC, et pendant près d’un siècle, l’île de Délos pratique un commerce libre de taxes, impôts et droits de douane. De par sa position géographique privilégiée, l’île devient un très important centre de commerce et d’échange par où l’ivoire, les étoffes, le vin, le blé et les épices transitent. Le même principe est repris au Moyen-Âge dans différentes villes (« villes franches »), mais aussi dans des ports et des foires, qui bénéficient d’un principe d’extra territorialité commerciale et fiscale. La franchise connaît, dans le cas des villes, une limite géographique, et, dans le cas des foires, une limite temporelle (de quelques jours à quelques semaines). La première foire franche remonte ainsi au VIIème siècle avec la foire dite du lendit, à Saint-Denis, instituée par le roi Dagobert. Entre le XIIème et le XIVème siècle, les grandes foires de Lyon, de Brie, de Beaucaire ou encore de Champagne bénéficièrent du même traitement de faveur.
Le cas de la ville de Marseille est intéressant : dès le début de l’ère chrétienne, Marseille est une république indépendante disposant d’un port franc qui attire navires et produits de toute la Méditerranée. Ce n’est qu’à partir de 1481, lorsque le Roi de France s’empare de la ville, que le statut du port est remis en cause. Il gardera cependant une partie de ses privilèges jusque... 1817 ! A partir du XVIème siècle, c’est au tour des comptoirs coloniaux de développer des activités bancaires offshore liées aux opérations commerciales. Dans les années 1910, c’est avec la prohibition américaine, qu’apparaît dans le vocabulaire le terme de blanchiment : pour réintroduire les liquidités illégales provenant du trafic de l’alcool, les bandits investirent dans des ’’salons de lavage’’ ou laveries avec des machines à pièces, qui leur permettaient de nettoyer l’argent au sens propre du terme ! Plus tard, dans les années 1920, une nouvelle génération de paradis fiscaux apparaît : des zones comme les Bahamas, la Suisse ou le Luxembourg commencent à développer des législations permettant notamment aux étrangers de venir déposer leurs capitaux pour échapper à l’impôt.
Beaucoup de ces territoires, après la seconde guerre mondiale, appartiennent aux « oubliés du Plan Marshall ». Pour financer leur développement, certains se spécialisent dans les pavillons de complaisance tandis que d’autres adoptent une stratégie d’intégration à l’ordre mondial par la dérégulation et le secret bancaire.
Le nombre des paradis fiscaux n’a depuis pas cessé de croître grâce à la libéralisation financière et au développement des moyens de communications télématiques et informatiques facilitant des mouvements de capitaux rapides. Ce qui parait paradoxal à première analyse. On aurait pu s’imaginer que l’attractivité des PFJ aurait dû s’émousser au cours des années 1980 -1990 du fait de la déréglementation financière. Cependant les pratiques de séduction fiscale articulées avec des offres d’opacité et de compétence ont assuré leur développement et leur spécialisation.
Les PFJ offrent en plus des privilèges fiscaux une série complète de services de très haut niveau dans la banque (en particulier la gestion privée à Luxembourg) dans l’assurance et pour la mise en œuvre de produits financiers les plus sophistiqués (Hedge Funds). Les Iles Caïmans constituent l’exemple d’une offre off shore complète et intégrée à la finance mondiale. En quelques années, ce territoire britannique de 40 000 habitants est devenu un acteur incontournable des marchés financiers internationaux avec quelque 600 banques, 500 compagnies d’assurance, 50 000 IBC, 25 000 trusts et près de 5 000 fonds de placement.
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................................................ fin extrait sur l'historique - Revenons à la "City" -.................
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Procédons par ordre - définition de la "city": source : http://www.trader-finance.fr/lexique-finance/definition-lettre-C/City.html
Définition City
La City est le cœur historique et également financier de la ville de Londres. La City est le lieu où se situe le principal quartier d'affaires européen qui accueille les sièges sociaux de nombreuses banques, compagnies d'assurance et grandes entreprises multinationales.
Il est aussi le siège de la première place financière européenne, le London Stock Exchange, et la quatrième place mondiale (fin 2009) après New York, Tokyo et le Nasdaq.
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................ Vous trouverez une définition ainsi qu'une présentation intéressante du phénomène de la "city" et des paradis fiscaux sur le sîte suivant :
Officiellement, David Cameron a placé la lutte contre l'évasion fiscale au coeur de sa présidence 2013 du G8. A l'appui de cette croisade, le premier ministre britannique met en exergue la récente signature d'échange de données fiscales entre le Royaume-Uni d'une part, la Suisse, les îles anglo-normandes et l'île de Man d'autre part.
Dans la réalité, la City – terme qui décrit l'industrie des services financiers installés à Londres – peut être considérée comme le plus gros paradis fiscal au monde. La première place financière européenne est, certes, "onshore" (à terre). Mais elle est au centre d'une toile d'araignée où rayonnent des paradis fiscaux "offshore" (extraterritoriaux), ces territoires de la Couronne ou anciennes colonies, dont le nom est passé dans l'histoire de la finance de l'ombre : îles Caïmans, îles anglo-normandes, île de Man, îles Vierges britanniques, Gibraltar, les Bermudes, Hongkong, l'Irlande, Dubaï… Des lieux qui servent d'abord de rabatteurs de capitaux approvisionnant le pôle londonien en liquidités. L'argent collecté est géré par les établissements financiers installés dans la capitale britannique.
A écouter Nicholas Shaxson, auteur du livre Treasure Islands (The Bodley Head, 2009), consacré aux places financières extraterritoriales – et l'un des piliers de Tax Justice Network, une organisation non gouvernementale phare dans la lutte contre les paradis fiscaux –, la City abritait 3 200 milliards de dollars (2 456 milliards d'euros) de dépôts offshore, soit 55 % du total mondial. Et Jersey, Guernesey et Man apportent le dixième de ce pactole.
UN ETAT DANS L'ETAT
Grâce à ses centres offshore de transit, la City a pu faire fructifier à son avantage les pétrodollars du Proche-Orient, ainsi que les fonds des oligarques russes, des armateurs grecs, des entrepreneurs indiens et chinois, ou, plus récemment, des nantis d'Europe du Sud fuyant la crise de l'euro.
Pour protéger sa prééminence dans la finance offshore, la City dispose de trois atouts-clés. Tout d'abord, la formidable puissance de la City of London Corporation, l'autorité administrative de la City. Le pouvoir de cet Etat dans l'Etat, autonome par rapport au gouvernement central, est à la hauteur de sa fortune et de son entregent : imposant.
"En tant que centre financier international, fort de sa tradition séculaire de gestion de patrimoine, nous attirons des fonds du monde entier. Depuis des décennies, Jersey, Guernesey et d'autres centres similaires nous procurent des capitaux. Ces rabatteurs offshore respectent la législation européenne", nous déclarait récemment l'un de ses dirigeants.
Ensuite, la City peut compter sur l'expertise d'une armée d'avocats et de comptables pour concocter des structures financières offshore mettant l'argent à l'abri du fisc. Avec l'aide de ce réseau, la gestion alternative – hedge funds (fonds spéculatifs), capital-investissement… – dont Londres est le centre en Europe, dispose d'entités idoines, appelées special purpose vehicles, des coquilles vides permettant de minimiser l'impôt.
La constitution d'une autre spécialité britannique, les trusts, structures dont on ne connaît pas le bénéficiaire, administrées par un cabinet juridique ou d'audit situé dans un paradis fiscal, brouille les pistes en permettant de dissimuler les avoirs. Jersey, Guernesey et les îles Caïmans sont le royaume de ces entités à la fois légales, virtuelles et impénétrables.
Enfin, les paradis fiscaux britanniques peuvent compter sur la discrétion de la presse londonienne. Seul le Guardian, associé à DocuLeaks, mène campagne pour la mise hors la loi de cette arrière-cour opaque de la Couronne. Pour les autres, c'est silence radio. La majorité des propriétaires de journaux sont eux-mêmes domiciliés dans les zones offshore.
Avant de montrer comment le gouvernement conservateur britannique a clairement choisi une stratégie de parasite fiscal international, il faut rappeler deux choses :
- Il ne sert à rien de souligner que le taux d’imposition des revenus n’est pas aussi faible que ce que promet le premier ministre britannique puisque chaque individu, quelle que soit sa situation familiale, est imposé à 20, 40 ou même 50 %. Ce n’est pas là le problème car le principe même d’un paradis fiscal, c’est de l’être pour les autres, pour les non résidents, et pas pour sa population. C’est pourquoi le Royaume-Uni offre aux étrangers le statut fiscal privilégié de « non dom », « non domiciliés » pour les étrangers ayant réalisé leur fortune à l’étranger mais souhaitant vivre de l’autre côté du Channel ;
- En mars dernier, le Chancelier de l’échiquier britannique George Osborne, l’équivalent de notre ministre des Finances, avait déclaré « je considère l’évasion fiscale et même l’optimisation fiscale agressive comme moralement répugnantes ». On voit qu’il y a loin des discours à la pratique et on comprend mieux toute l’hypocrisie de ce gouvernement qui entend bien développer son offre d’opacité fiscale.
C’est effectivement la politique suivie par les conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir. On peut déjà souligner que David Cameron en plus du “tapis rouge” a eu recours au Mexique le 19 juin au langage typique des paradis fiscaux qui célèbrent la concurrence fiscale : « Every country sets its own tax rates, but I think in a world of global capital, in a world where we’re competing with each other, in a world where we want to send a message that we want you to build businesses, grow businesses and invest, I think it’s wrong to have completely uncompetitive top rates of tax ».
Mais son engagement comme leader d’un paradis fiscal va plus loin que cela. Une des mesures de son gouvernement vise à attirer les plus fortunés au Royaume-Uni en leur offrant rien de moins que des lois migratoires spécifiques. Jusqu’à l’an dernier, un étranger ne pouvait obtenir un titre de résident permanent (et les avantages fiscaux qui vont avec pour ses revenus hors Royaume-Uni) qu’au bout de 5 ans. Depuis avril 2011, cette contrainte n’est plus réservé qu’à ceux incapables d’amener plus d’un million de livres sterlings (1,24 million d’euros). Ceux qui arrivent avec 3 millions bénéficieront du statut en 3 ans, et à 10 millions et plus il ne faudra plus que 2 ans ! Les entreprises ne sont pas oubliées avec la volonté du gouvernement de ramener le taux d’imposition sur les bénéfices de 28 % actuellement à 24 % en 2014.
Ces mesures ne font que confirmer explicitement la nouvelle approche britannique envers les paradis fiscaux que l’on sentait pointer dès la fin de 2010. Complètement à l’encontre de la politique du Forum mondial sur la transparence fiscale, le Royaume-Uni a signé un accord avec la Suisse censé entrer en vigueur l’an prochain permettant à cette dernière de continuer à préserver son secret bancaire en échange d’un prélèvement à la source. On a déjà montré ici combien ce genre d’accord renforçait l’opacité fiscale.
On pourrait remonter aux années 1950 (voir ici et ici) pour démontrer combien la perfide Albion mérite son qualificatif et même une étude du Fonds monétaire international a montré combien la City s’inscrivait en partie dans la mondialisation financière comme un paradis fiscal. Après la Suisse et les autres centres financiers offshore, il faudra bien un jour que l’Europe s’attaque au cas anglais.
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........................ Source : extrait d'un article à lire sur sîte Médiapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/jolemanique/200613/paradis-fiscaux-argent-sale-au-service-de-lempire
PARADIS FISCAUX : ARGENT SALE AU SERVICE DE L'EMPIRE !
A propos du livre Les paradis fiscaux - Enquête sur les ravages de la finance néolibérale, Nicholas Shaxson, André Versaille éditeur
I. La bombe de la dette
Un chroniqueur financier comparait récemment [1] les banques centrales modernes à la sorcellerie : « Les sorcières, comme vous le savez, jettent des sorts, appellent la tempête et volent sur des balais pour se rendre à des rendez-vous nocturnes diaboliques. Les banques centrales modernes court-circuitent les mécanismes de prix, font apparaître de l’argent à partir de rien et cherchent à stimuler la croissance économique en faisant grimper les prix des actions ». Il ajoute que « l’œil de triton » de Ben Bernanke, le patron de la Réserve Fédérale, c’est l’assouplissement quantitatif (émissions monétaires massives). L’opération consiste à jeter des sorts bénéfiques simplement en ajoutant la bonne quantité d’assouplissement quantitatif (quantitative easing) dans le chaudron économique, au bon moment.
Toutefois, pour compléter cette métaphore, il ne faut pas oublier que le brouet de sorcière a besoin d’un ingrédient essentiel pour que la magie opère : le paradis fiscal.
Le paradis fiscal est une plante vénéneuse disséminée un peu partout dans le monde ces dernières décennies, causant des dommages considérables, d’où les appels à son éradication maintes fois réitérés sans que cela ne soit jamais sérieusement mis en pratique. Or, si l’on veut vraiment en comprendre la raison, il faut parler de ce qui est à la source de la multiplication des paradis fiscaux, c’est-à-dire l’Empire britannique.
Celui-ci est vivant et se porte bien après avoir réussi sa reconversion dans les années quatre-vingt, d’abord sous Margaret Thatcher puis Tony Blair (l’architecte de la guerre en Irak). Donné il n’y a pas si longtemps encore comme une relique du passé, il est remonté sur la scène mondiale et domine aujourd’hui le système financier et bon nombre des institutions internationales. Cet Empire colonial qui, après la victoire contre le nazisme et face à l’intransigeance de Franklin Roosevelt, était en déclin, a repris du poil de la bête et l’on voit aujourd’hui nombre d’anciens fonctionnaires du Bureau des colonies, faire carrière dans des institutions où l’on peut peser sur les choix stratégiques, par exemple à l’Union européenne.
Plutôt que de se placer sur le terrain de la force, l’Empire a misé cette fois-ci sur le contrôle des flux financiers et sur l’idéologie ultra libérale dont il a organisé les diverses manifestations. L’un de ses instruments de choix est la dette et l’esclavage des individus ou encore la perte de souveraineté des nations qu’il induit automatiquement. C’est pourquoi, lorsqu’en 1982 Lyndon LaRouche suggéra aux pays ibéro-américains de retourner l’arme de la dette en brandissant la menace d’un moratoire sur celle-ci, il y eu un vent de panique contre cet homme qui avait lu dans le jeu de l’Empire et révélait ce qu’il y avait vu. Les multiples occasions de mettre en place les politiques de développement proposées par LaRouche dans l’économie physique réelle ont été perdues, systématiquement sabotées par les intérêts financiers, et c’est ainsi que la sorcellerie de M. Bernanke tient lieu de « politique », une politique où les options se résument à choisir entre Charybde et Scylla. Que M. Bernanke continue l’émission monétaire à tout va, et l’hyperinflation nous attend. Qu’il arrête la planche à billets et les marchés explosent.
C’est pourquoi, au nom de la seule dette qu’il nous appartient de payer, celle envers les générations futures, nous allons tenter de comprendre la « philosophie » des paradis fiscaux en prenant comme fil conducteur la remarquable étude de Nicholas Shaxson [2], journaliste britannique écrivant régulièrement dans le Financial Times et The Economist.
II. La magie bien ordonnée des paradis fiscaux
Qui connaît réellement les paradis fiscaux ? Certes, on sait qu’ils organisent l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent mais, pour la plupart des gens, tout cela se situe dans un registre plus proche de l’image d’Epinal que d’une réalité tangible. Or, le paradis fiscal tire sa raison d’être du viol de la loi dans des pays – en grande partie occidentaux – où l’argent qu’entreprises et citoyens les plus fortunés veulent cacher au fisc a été généré dans des sociétés ayant obtenues, après de longues batailles, un taux élevé de savoir et de qualification. Y règne (ou plutôt y régnait) une culture où l’on considère que le travail de chacun contribue à la richesse collective, principe cohérent avec la conception politique selon laquelle seul un système de Républiques et de démocraties participatives sont à même de répondre aux intérêts de tous : conception s’opposant frontalement à l’idéologie prônée ces dernières décennies par les adeptes d’Ayn Rand [3] faisant du chef d’entreprise le héros des temps modernes.
Pour commencer, l’auteur prend soin de définir ce qu’est le paradis fiscal car il y a loin d’y avoir unanimité sur sa nature. Shaxson préfère parler de juridiction du secret, c’est-à-dire d’un « Lieu qui se propose d’attirer des activités économiques en offrant à des particuliers ou à des entités un cadre politiquement stable permettant de contourner les règles, les lois et les réglementations édictées dans les autres pays. » Il ajoute : « La raison d’être des paradis fiscaux, c’est de fournir à quelques privilégiés le moyen d’échapper aux obligations qui incombent à tout un chacun du fait de vivre en société – des obligations telles que payer ses impôts, se soumettre aux lois économiques, pénales, successorales, etc. C’est cela même qui constitue la base de leur activité : c’est ce qu’ils font. »
En résumé, le paradis fiscal permet de se mettre hors d’atteinte du fisc, des règlements et de la justice.
Un monde parallèle
Plus de la moitié du commerce international passerait par les juridictions du secret. En 2010, le FMI estimait que le bilan cumulé des petits paradis fiscaux insulaires (c’est-à-dire une partie seulement des paradis fiscaux) s’élevait à 18 000 milliards de dollars, soit le tiers du PIB mondial, et il s’agit là d’un montant probablement sous estimé. Déjà en 2005, l’ONG Tax Justice Network estimait que les riches particuliers pourraient détenir 11 500 milliards de dollars dans les places financières offshore, ce qui représente environ le quart de toute la richesse mondiale et l’équivalent du PNB entier des États-Unis.
Les paradis fiscaux en 2007
Face aux montants astronomiques qui sont en jeu, les paradis fiscaux prétendent, pour justifier leur existence, qu’ils rendent les marchés plus efficients ! En réalité, tout ce que l’on peut leur reconnaître avec certitude, c’est qu’ils constituent le moyen idéal pour transférer les richesses d’un endroit à l’autre et ce, pour le seul intérêt d’un petit nombre d’individus.
Les mécanismes inventés sont bien identifiés et se basent sur la violation de l’esprit des lois et une recherche méthodique des failles juridiques. Par exemple, un paradis fiscal X fera adopter une législation écrite sur mesure pour contourner les lois en vigueur dans le pays Y, ce qui aura pour effet d’amener les ressortissants comme les sociétés du pays Y à faire, auprès de leur gouvernement, un chantage au déménagement ou à la délocalisation si on les « contraints » à se plier aux lois en vigueur.
Les conséquences qui en découlent, en termes d’instabilité sociale et politique, un pays comme la France est bien placé pour le savoir. Ce « pied de biche » fiscal permet de faire sauter les verrous réglementaires et de rendre les administrations plus à l’écoute et plus flexibles. Les gouvernements sont obligés d’assouplir leur législation fiscale pour tenter d’endiguer la fuite de capitaux, en adoptant des mesures caractérisant habituellement les paradis fiscaux et même la France, caricature de tout ce qu’il ne faut pas faire selon la doxa ultra libérale, se conduit comme un paradis fiscal quand on en vient aux entreprises du CAC40.
Une étude de juillet 2011 présentée par Gilles Carrez, alors rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, montre comment, alors que le taux de l’impôt sur les sociétés est fixé à 33,3%, les sociétés du CAC 40 ne payent que 8% - soit un taux moyen d’imposition de l’ordre de presque 20 points inférieurs à la moyenne des PME. Total, la plus grosse entreprise française ne paye pas un centime en France. Dans un commentaire sur cette étude, l’hebdomadaire Marianne du 8 juillet 2011 dénonçait plus précisément « une fiscalité très douce pour le CAC40 en regard de ce que payent les PME. Mais il est moins connu que 40% de cette maigre enveloppe de 3,5 milliards provient de seulement 4 entreprises (EDF, GDF, France Telecom, Renault) dont l’État est encore actionnaire. Les 36 autres ne payent que 3,3 % ».
L’exemple des prix de transfert permet de mettre en lumière certains mécanismes permettant d’aboutir à des résultats aussi spectaculaires. En quoi consistent-ils ? La définition officielle les présente ainsi : « Des prix des transactions entre sociétés d’un même groupe et résidentes d’États différents : ils supposent des transactions intragroupes et le passage d’une frontière. Il s’agit finalement d’une opération d’import-export au sein d’un même groupe, ce qui exclut toute transaction à l’international avec des sociétés indépendantes ainsi que toute transaction intragroupe sans passage de frontières. »
« L’exercice » consiste donc, à l’intérieur d’un même groupe, à localiser ses profits dans les pays à faible imposition (les paradis fiscaux) et ses coûts dans ceux à forte imposition d’où ils seront déduits des revenus imposables. C’est ainsi qu’un pays producteur pauvre perdra des recettes fiscales au profit d’un pays riche, le paradis fiscal, ce qui est d’autant plus facile que le pays pauvre rémunère mal ses agents du fisc alors que les multinationales paient grassement des armées de juristes.
Ce mécanisme permet à lui seul d’entrevoir toute la duplicité du discours selon lequel, les grandes entreprises multinationales apporteraient de la richesse là où elles s’installent. C’est en réalité le contraire qui se passe, car ces dernières, au travers de leurs nombreuses filiales, profitent sans vergogne de la pauvreté de certains pays et de leur faiblesse politique pour en piller le maximum de ressources, qu’elles soient humaines ou naturelles.
C’est ainsi que, bien à l’abri derrière les remparts d’une réglementation taillée sur mesure, les multinationales exploitent un filon qui leur assure de plantureux profits : « Il arrive que les prix de transfert soient manipulés si grossièrement qu’ils n’ont plus rien à voir avec la réalité : on a vu un kilo de papier toilette en provenance de Chine vendu 4121 dollars, des sièges de voiture arrivant en Belgique à 1,66 dollars pièce, un litre de jus de pomme expédié d’Israël à 2 052 dollars et des stylos à bille quitter Trinidad à 8500 dollars pièce ».
Sachant que les deux tiers du commerce transfrontalier mondial se réalisent à l’intérieur des multinationales, on mesure l’ampleur de la fraude d’autant plus que ces trafics fiscaux sont quasiment invisibles. On estime que le coût annuel de la manipulation des prix de transferts par les entreprises se monterait à quelques 160 milliards de dollars pour les pays en développement. Or, 99 des 100 plus grandes entreprises européennes ayant recours à des filiales offshore, on commence à comprendre l’ampleur d’un phénomène dont on pourrait donner mille autres exemples de mécanismes encourageant aussi cyniquement l’escroquerie.
Là encore, pour ces grosses entreprises, le jeu consiste – après avoir profité des bienfaits et des facilités que leurs procurent des infrastructures de qualité payées par l’ensemble des citoyens – à dépouiller les États ayant créé l’environnement sans lequel elles n’auraient jamais pu prospérer.
Encore faut-il ajouter que si l’ensemble des citoyens a financé ces infrastructures, ce sont les plus modestes d’entre eux qui ont en moyenne payé le plus. Même un Warren Buffet, le milliardaire américain, raconte comment il s’est aperçu, en menant une enquête au sein de son propre bureau que, proportionnellement à ses revenus, il payait moins d’impôts que tous ses employés – y compris le réceptionniste ! Mais pour nombre de citoyens les plus fortunés, qui ne sont pas les derniers à profiter de ce qu’offre une société moderne, le paiement de l’impôt n’est pas simplement perçu comme indu mais aussi considéré comme signe d’appartenance à un milieu duquel on entend se distinguer à « tout prix », comme le reflète si bien l’exclamation de cette milliardaire new-yorkaise : « Les impôts, c’est pour les petites gens ! »
Car il s’agit d’abord et avant toute chose d’une certaine idéologie. Le Sunday Times rapportait ainsi en 2006, le cas de cinquante-quatre milliardaires vivant en Grande-Bretagne et n’ayant payé au titre de l’impôt que 14,7 millions de livres sterling (16,6 millions d’euros). Sur cette somme, les deux tiers provenaient du seul véritable entrepreneur dans ce groupe, James Dyson l’inventeur des aspirateurs sans sac. Autrement dit, cinquante-trois milliardaires avaient payé en tout et pour tout 5 millions de livres (5,7 millions d’euros) d’impôt !
Or, l’évasion fiscale coûterait chaque année plus de 3100 milliards de dollars au monde. Pour la France, le chiffre est extrêmement variable : le gouvernement estime qu’elle représente de 30 à 60 milliards d’euros, Shaxson parle de 171 milliards et le journaliste Antoine Peillon [4] pense que depuis plusieurs décennies 600 milliards d’euros provenant de France se sont accumulés dans les paradis fiscaux. Aussi variables ou imprécis que soient ces chiffres, il n’en demeure pas moins qu’à un moment où l’on impose partout des mesures d’austérité suicidaires pour notre pays et criminelles pour la population « normale », il apparaît que la lutte contre l’évasion fiscale est un aspects essentiel de toute solution à la crise, car elle touche à l’un des mécanisme par lesquels une oligarchie financière prédatrice mobilise une force de frappe contre les Etats-nations et leur population.
Pacte faustien, un exemple
Comme nous l’avons vu, les sommes faramineuses collectées par les juridictions du secret sont autant qui ne sont pas redistribuées par l’impôt, manquent de ce fait au budget des États et les incitent, pour répondre à leurs obligations constitutionnelles, à entrer dans une logique de dumping fiscal afin d’attirer les capitaux. La collusion entre politique et argent s’en trouve renforcée. Plus que jamais, les politiques doivent leur pouvoir au monde de l’argent et s’empressent dès qu’ils sont au pouvoir de faire ce pourquoi ils ont été élus, renvoyer l’ascenseur à leurs mentors financiers. A partir de là, entre services à rendre et nécessité de boucler les budgets, il n’y a qu’un pas à faire pour calibrer les fiscalités et la réglementation financière de telle sorte que les capitaux n’aillent pas chercher dans quelque territoire « offshore » ce qu’ils peuvent trouver dans une juridiction « onshore ».
C’est la tentation à laquelle ont cédé les États-Unis, succombant à la logique cannibale des juridictions du secret comme le décrit Nicholas Shaxson dans le chapitre intitulé « la chute de l’Amérique ». Cruelle ironie de l’histoire, les États-Unis qui ont vu le jour en gagnant, les armes à la main, leur indépendance contre l’Empire britannique et son système d’esclavage économique se retrouvent aujourd’hui convertis à la philosophie financière et coloniale de leur ancien oppresseur. Il faut dire que Wall Street, qui n’avait jamais digéré sa mise au pas par F. Roosevelt, a accompli un long travail de sape pour détruire les accomplissements de ce dernier. Alors que la capacité de développement libérée par les politiques rooseveltiennes produisirent de véritables miracles économiques dans le monde, c’est dans le pays ayant été à la source de ce miracle que va se répandre le poison de la dérégulation : « Les banquiers de Manhattan commencent alors à prendre prétexte des paradis fiscaux pour attaquer les réglementations du New Deal qui leurs avaient coupé les ailes en Amérique. » Et, suivant une technique bien rodée, qui sera utilisée maintes fois par la suite, ces mêmes banques vont utiliser la menace, dans ce cas précis, de l’Euromarket et des paradis fiscaux caribéens (qu’elles avaient au préalable aidé à devenir de gros centres financiers offshore) pour obtenir une législation financière plus libérale.
Le grand tournant se fait en 1981 lorsque Ronald Reagan autorise des zones franches bancaires, les IBF (International Banking Facilities) qui permettent aux banquiers américains d’y prêter à des résidents étrangers sans être assujetti aux réserves obligatoires et en étant exonérés des différentes taxes.
C’est le début d’un processus qui, encouragé par les déficits américains liés principalement à la guerre du Viet Nam, conduira de fil en aiguille à la mutation d’une économie productive très régulée à une économie financière organisée autour de l’attraction de capitaux quels qu’ils soient ainsi qu’à l’apparition de paradis fiscaux en bonne et due forme en différents points du territoire. Texas, Floride, Arkansas, Oklahoma, Oregon, Wyoming, Nevada, Delaware, chacun développera sa « spécialité » pour attirer, qui les fonds des Européens de l’Est, qui ceux de la drogue, qui l’argent sale d’Ibero-Amérique, etc.
Cette industrie florissante opère au grand jour exactement au même moment où l’économie productive est mise à la casse et la population sommée, au nom de prétendues « indispensables » réformes, de s’adapter aux « défis des nouvelles réalités ». Les grands Etats industriels du Midwest sont transformés en « rust belt » et des générations d’ouvriers qualifiés condamnés à des jobs de pays du Tiers monde pendant que fleurissent des publicités tel que celle-ci (sur Internet) : « Les sociétés et les LLC (Limited Liability Company) du Wyoming bénéficient d’un paradis fiscal à l’intérieur des États-Unis : aucun impôt sur les bénéfices, anonymat de la propriété et actions au porteurs […] Sociétés et LLC coquilles : des structures anonymes où VOTRE NOM N’APPARAIT NULLE PART ! Ces sociétés existent déjà et sont intégralement préconstituées : elles ont leurs statuts, leur numéro fiscal fédéral et leurs agents agréés.[...] Vous pouvez acquérir ces sociétés préconstituées dès DEMAIN MATIN ! » Elles sont à vous pour 69 dollars et quelques modiques frais d’enregistrement. »
Le Delaware, dont l’actuel vice-président des États-Unis, Joe Biden, est l’ancien gouverneur, est sans doute plus connu car il représente une sorte de condensé du paradis fiscal. Dans cet État de 870 000 habitants, à peine plus grand qu’un département français, sont domiciliées plus de la moitié des sociétés américaines cotées en bourses ainsi que presque les deux tiers des cinq-cents plus grandes entreprises recensées par le magazine Fortune. Car la « spécialité » du Delaware, c’est l’entreprise, grâce à une réglementation façonnée sur mesure pour celle-ci. Les profits qu’elles font en dehors de l’État ne sont pas soumis à l’impôt et, par ailleurs, il n’y a pratiquement aucune taxe à l’intérieur du Delaware. En cas de litiges, ils sont systématiquement tranchés en faveur des entreprises par des tribunaux sans jury.
En 2009, alors que l’ONG Tax Justice Network plaçait le Delaware en tête des paradis fiscaux à l’échelle mondiale, l’OCDE publiait sa liste noire des paradis fiscaux dans laquelle le Delaware ne figurait même pas... ... (Suite sur Médiapart - cf renvoi au début extrait )
Les bibliophiles avertis et les dissidents de l'ordre néo-libéral disposent désormais d'un nouvel ouvrage de référence à placer sur leurs rayons entre les écrits de Naomi Klein et de Paul Jorion. Il s'agit du dernier livre de Nicholas Shaxson, Treasure Islands («Les îles au trésor»), paru en début d'année en Angleterre et qui, comme l'indique aimablement son sous-titre, permet de tout comprendre ou presque sur «les paradis fiscaux et les hommes qui volent le monde».
On ne s'étonnera pas que son auteur soit britannique. Tout comme jadis les Espagnols - Bartolomé de Las Casas en tête - ont été les premiers à dénoncer les horreurs de la colonisation, il fallait bien que ce soit un sujet de Sa Gracieuse Majesté qui nous guide dans les arcanes de ce monde occulte et nous apprenne que le plus grand paradis fiscal de la planète n'est pas une petite île avec palmiers de la mer des Caraïbes mais un pays au climat nettement moins agréable (sauf pour les affaires) situé à deux heures de train de Paris : le Royaume-Uni.
L'intérêt de l'ouvrage est multiple : il retrace l'histoire des paradis fiscaux, en dresse une typologie, décrit leur fonctionnement et en explicite la dimension politique et idéologique. Il permet au néophyte de modifier complètement sa perception du phénomène : les paradis fiscaux ne sont pas des parasites qui viennent se greffer sur le corps sain de la mondialisation, mais des rouages essentiels du système économique international. Ils s'inscrivent dans le cadre de la dérégulation financière et participent au projet néo-libéral de refonte des Etats. Loin d'être des territoires isolés fonctionnant en autarcie, ils interagissent entre eux, se concurrencent, se spécialisent et opèrent à l'intérieur de réseaux structurés et hiérarchisés sous la houlette discrète de Londres et de New York. En fournissant les infrastructures indispensables à la circulation du capital, en favorisant le dumping fiscal et juridique, ils entravent la croissance économique des pays en développement et appauvrissent l'Etat-providence. In fine, leur opacité, leur législation permissive et leur interconnexion avec les grands centres financiers de la planète contribuent à la diffusion du risque systémique.
Il est bien sûr difficile de résumer en quelques lignes un ouvrage aussi riche en analyses, en enquêtes, en témoignages, en données, etc. Examinons cependant quelques points saillants -illustrés par nos soins de superbes vers empruntés au patrimoine poétique français.
Shaxson donne une définition extensive du paradis fiscal (terme auquel on peut préférer celui de « centre financier off-shore », plus générique et plus descriptif) : « Lieu qui se propose d'attirer des activités économiques en offrant à des particuliers ou à des entités un cadre politiquement stable qui permette de contourner les règles, les lois et les réglementations édictées dans les autres pays[1]. »
Cette définition met en évidence trois éléments fondamentaux. En premier lieu, le paradis fiscal n'existe pas pour lui-même mais dans sa relation avec un ailleurs dont il est le refuge. Le terme anglais dit sans doute mieux que le français ce rapport quasi dialectique entre le paradis fiscal et son « extériorité » : tax haven (« refuge fiscal », « havre fiscal »). Cela signifie deux choses : d'une part, le paradis fiscal élabore un droit destiné expressément aux étrangers (particuliers et sociétés) et dont souvent ses propres nationaux ne peuvent pas bénéficier ; d'autre part, ce droit est conçu spécialement pour permettre à ces personnes et ces sociétés étrangères d'échapper à la loi de leur propre pays - en leur offrant, en quelque sorte, les bénéfices de l'extraterritorialité.
Deuxièmement, la fiscalité n'est qu'une des dimensions du paradis fiscal. Celui-ci propose en général trois types de services :
- un régime fiscal avantageux pour les personnes fortunées et les sociétés (faible imposition ou pas d'imposition du tout), qui leur permet de ne pas payer l'impôt dont elles devraient normalement s'acquitter dans leur pays d'origine ;
- un cadre réglementaire souple pour les activités économiques et financières. Il s'agit de fournir aux entreprises le moyen d'échapper aux réglementations contraignantes de leur pays d'origine ; par exemple, le paradis fiscal peut imposer aux banques de faibles exigences en matière de publication de comptes ou de ratio de solvabilité, ce qui leur permet de se soustraire aux normes prudentielles et de prendre plus de risques dans leurs opérations de prêt ou d'investissement ;
- des règles judiciaires moins strictes qu'ailleurs ; les autorités en particulier peuvent ne pas coopérer avec la justice des pays étrangers, en refusant par exemple de révéler l'identité des détenteurs de compte.
En bref, le paradis fiscal offre la possibilité de se placer en dehors de la juridiction de ces trois figures emblématiques du pouvoir d'Etat : le percepteur, le régulateur et le juge.
Cependant, pour qu'un paradis fiscal soit vraiment attractif, une condition supplémentaire doit être remplie : il faut qu'il offre la stabilité politique, garant de la sécurité à long terme des investissements. Autrement dit, le paradis fiscal doit présenter une bonne image de marque auprès de ses clients. Cette patine de respectabilité peut être conférée par l'histoire : c'est le cas de la Suisse qui, depuis des siècles, offre un havre de stabilité et de prospérité au cœur de l'Europe, et jouit en outre d'un gouvernement fédéral fondé sur le consensus et peu enclin aux expériences révolutionnaires (c'est le moins que l'on puisse dire). Le paradis fiscal peut tirer profit également de sa proximité avec un grand centre financier et des liens de toutes sortes (institutionnels, historiques, économiques, etc.) qui l'attachent à un pays puissant (cf. infra les liens de dépendance entre Jersey, Guernesey, les Caïmans, etc., et le Royaume-Uni).
Le cas du Delaware est lui aussi caractéristique. Cet Etat américain a adopté au cours des années une vaste législation pro-business (fiscalité avantageuse, droit des sociétés favorable aux directions d'entreprise, etc.) et abrite aujourd'hui le siège social de plus de la moitié des sociétés cotées américaines. Shaxson nous décrit comment sa classe politique s'est mise à la disposition des lobbys d'affaires américains, et comment son statut d'Etat fédéré à l'intérieur des Etats-Unis, sa faible population (900 000 habitants), la forte cohésion sociologique et idéologique de ses élites et le fonctionnement en circuit fermé de ses institutions ont été des éléments déterminant pour assurer son attractivité. Shaxson parle ainsi d'« Etat captif » pour désigner ces Etats dont les autorités font passer des lois spécialement adaptés aux besoins d'intérêts privés extérieurs. C'est dans ces lieux que s'élaborent, hors des processus démocratiques traditionnels et par le simple jeu des réseaux d'influence, un « droit à la demande » au bénéfice exclusif des plus riches et des initiés.
2. « Eternel et muet ainsi que la matière » (C. Baudelaire, La Beauté)
L'absence de transparence, l'opacité, le culte de l'anonymat sont des traits bien connus des paradis fiscaux. Le secret bancaire en est le symbole plus emblématique : cette obligation légale faite aux banques de ne pas divulguer d'informations sur leurs clients, et opposable au juge étranger, assure aux détenteurs de compte la confidentialité de leur identité, de leurs transactions et de l'origine de leurs fonds. Shaxson souligne à cet égard les limites des accords conclus ces dernières années entre les Etats et les paradis fiscaux. Ces accords garantissent certes un échange d'informations entre les banques et le fisc d'un pays étranger, mais uniquement quand ce dernier dispose au préalable d'éléments lui permettant de soupçonner une fraude fiscale. On est encore loin d'un échange d'informations automatique qui permettrait d'identifier immédiatement les fraudeurs.
Pour l'anecdote, Shaxson tord le cou à cette légende qui voudrait que la Suisse ait inventé le secret bancaire pour protéger les avoirs des juifs de la rapacité des nazis. La réalité est bien moins glorieuse : c'est à la suite d'un vulgaire scandale financier en France que le Suisse a voté en 1934 la première loi criminalisant la violation du secret bancaire ; il s'agissait alors de protéger les banques du pays de la curiosité de la justice française qui enquêtait sur quelque 2 000 personnes (dont des industriels, des sénateurs, des généraux, des évêques, etc.) ayant ouvert des comptes en Suisse. (Par ailleurs, les familles des juifs assassinés par le IIIe Reich auront pendant des décennies le plus grand mal à récupérer les avoirs que leurs parents avaient placés dans les banques helvétiques.)
Mais le secret bancaire n'est pas le seul moyen disponible pour cacher son identité. Les droits anglais et américain disposent en la matière d'un instrument tout aussi efficace (et bien plus ancien) : le trust. Qu'est-ce qu'un trust (« fiducie » en français) ? C'est l'opération par laquelle un constituant (settlor) transfèrent de manière discrétionnaire et irrévocable des biens à un ou plusieurs fiduciaires (trustees), lesquels tiennent ces biens séparés de leur patrimoine propre et les gèrent au profit d'un ou plusieurs bénéficiaires. Le trust engendre ainsi un dédoublement de la propriété entre, d'une part, un propriétaire légal (le fiduciaire) qui a pour mission de gérer le bien et, d'autre part, un propriétaire économique (le bénéficiaire) qui détient la richesse du bien et en perçoit le revenu.
Cet instrument remarquable - le trust n'est pas une société (il n'a pas la personnalité morale), il n'est pas un contrat, il n'est pas un titre de propriété - présente toute sortes d'avantages. Il est très flexible (il en existe d'innombrables types - l'imagination des juristes est sans limite !), il n'est pas soumis à l'enregistrement dans un registre public (ce qui rend très difficile l'identification du fiduciaire), et il peut garantir l'anonymat à la fois du constituant et du bénéficiaire (ce qui est bien pratique quand les deux se trouvent être la même personne). Avec ce montage, tracer l'argent et identifier les parties prenantes est une vraie gageure, et l'on comprend du coup qu'il soit très prisé des particuliers qui veulent échapper au fisc ; c'est notamment grâce à un trust que les frères Vestey - fondateurs au début du XXe siècle du groupe du même nom et un temps parmi les hommes les plus riches d'Angleterre - n'ont pas payé d'impôts sur le revenu pendant des décennies. C'est aussi un instrument très apprécié des entreprises, en particulier pour gérer la trésorerie de certaines opérations (fusions acquisitions et joint ventures). Au fait, qui parle de réglementer les trusts ?
Au-delà des dispositifs juridiques, cependant, rien ne garantit mieux le secret des affaires que la loi du silence - l'omerta, pour ainsi dire - qui règne en maître dans le petit monde off-shore. Par la description qu'il nous fait de Jersey, des Caïmans, de la City, etc., Shaxson nous dévoile un milieu où l'entre soi dresse d'inébranlables murailles contre l'extérieur. La défense d'intérêts communs, la conscience de classe, l'homogénéité sociale et idéologique constituent les fondements d'un système où l'entregent et les réseaux d'influence jouent un rôle essentiel, au détriment de la transparence et de l'information. De plus, la complexité croissante des acticités financières dilue complètement la connaissance que l'on peut avoir d'une opération dans sa globalité. Les paradis fiscaux ont généré une gigantesque bureaucratie juridique et comptable où s'affairent des milliers d'employés qui n'ont souvent qu'une vision partielle des montages auxquels ils participent. Et ceux peu nombreux qui, aux échelons supérieurs, ont une vue d'ensemble sont peu bavards ; comme le dit l'adage, « ceux qui parlent ne savent pas, et ceux qui savent ne parlent pas ».
3. « Votre âme est un paysage choisi » (P. Verlaine, Clair de lune)
Il est d'usage d'opposer l'« évasion fiscale » (tax evasion), ou « fraude fiscale » - i.e. le détournement illégal d'un régime fiscal - à l'« optimisation fiscale » (tax avoidance) - i.e. l'utilisation légale de dispositions permettant une diminution de l'impôt. Shaxson nous rappelle cependant quelques vérités essentielles.
D'abord, entre les deux, il existe une zone grise, indéterminée, et c'est dans cette vaste zone que se déploie toute l'ingéniosité des comptables et des conseillers fiscaux. En cas de litige, il faut souvent de longues procédures judicaires avant de décider de quel côté de la légalité se trouve un montage financier complexe. L'ancien chancelier de l'Echiquier Denis Healey avait coutume de dire : « La différence entre l'évasion fiscale et l'optimisation fiscale, c'est l'épaisseur d'un mur de prison. »
D'autre part, même si l'optimisation fiscale est techniquement légale (dans le meilleur des cas), la plupart du temps elle n'est possible qu'en exploitant les failles de la législation. Autrement dit, l'optimisation fiscale suit la lettre de la loi mais en détourne l'esprit et, en définitive, la volonté du législateur n'est pas respectée. Dans une interview récente, Shaxson propose ainsi le terme de « tromperie fiscale » (tax cheating) pour regrouper sous une même dénomination les deux pratiques, qui recourent pareillement à des artifices pour neutraliser la loi.
Enfin, qu'il s'agisse d'activités proprement criminelles (trafic d'armes, de drogue, etc.), d'activités illégales (fausse facturation entre entreprises, versement de pots de vin pour l'obtention d'un marché public, fraude fiscale des particuliers, etc.) ou d'activités réputées légales (optimisation de prix de transfert dans les multinationales, cf. infra), toutes ont en commun d'utiliser les mêmes infrastructures pour le transit et le stockage des capitaux. En outre, ces circuits off-shore sont eux-mêmes très fortement imbriqués dans les circuits financiers « conventionnels », aboutissant ainsi à une corruption généralisée du système.
Shaxson propose une typologie des paradis fiscaux fondée sur l'histoire et une analyse de leurs connexions. Il distingue trois groupes principaux. Le premier groupe réunit les paradis fiscaux européens (Suisse, Luxembourg, Pays-Bas, Lichtenstein, Monaco, etc.), dont l'histoire et les activités sont ancrées dans celles du continent. Le second groupe est organisé à l'intérieur et autour des Etats-Unis : les Etats-Unis disposent en effet d'une vaste législation de type off-shore, aussi bien au niveau fédéral que local (dans des Etats tels que le Delaware, le Nevada, le Wyoming, etc.), et fonctionnent en relation avec toute une série de petits Etats et territoires éparpillés à travers la planète (îles Vierges américaines, îles Marshall, Panama, Libéria, etc.). Mais c'est au troisième groupe que Shaxson accorde une attention particulière, et qu'il nomme la « toile d'araignée » : c'est le réseau de paradis fiscaux qui s'étend autour de la City de Londres, et où serait placée presque la moitié de tous les actifs bancaires internationaux.
Ce réseau s'organise en trois cercles concentriques autour de Londres. Le premier cercle est constitué des trois dépendances de la Couronne britannique (Jersey, Guernesey et l'île de Man). Le deuxième réunit certains territoires britanniques outre-mer (îles Caïmans, Bermudes, îles Vierges britanniques, îles Turques-et-Caïques, Gibraltar, etc.). Le troisième est formé d'ex-colonies ou protectorats du Royaume-Uni (Hong-Kong, Dubaï, Irlande, etc.), parfois membres du Commonwealth (Singapour, Vanuatu dans le Pacifique Sud, etc.), qui ont gardé avec leur ancienne métropole des liens économiques et politiques très étroits. Ce vaste réseau couvre l'ensemble de la planète, avec des mailles stratégiquement placées à proximité des grandes zones économiques (Etats-Unis, Amérique du Sud, UE, Chine, pays pétroliers), qui attirent ainsi dans leurs rets une bonne part des capitaux flottants.
L'avantage de cette configuration, c'est qu'elle procure à Londres une place centrale dans les flux financiers internationaux. Elle offre également aux banquiers de la City une remarquable flexibilité quand il s'agit d'élaborer des montages juridiques qui pourraient être illégaux au regard du droit anglais : ils n'ont qu'à déplacer l'opération douteuse dans l'un des maillons du réseau où la législation est moins contraignante, et ils n'auront plus rien à craindre de la justice. Un adage de la City résume bien cette pratique : « Jersey or jail » (« Jersey ou la prison »). C'est enfin une configuration idéale pour le blanchiment d'argent : les fonds d'origine douteuse entrent dans la toile à l'un des points éloigné du centre, transitent par différentes mailles du réseau et arrivent tout propres à Londres.
La dimension politique du réseau est essentielle pour en comprendre son fonctionnement. Il faut bien garder à l'esprit en particulier que les territoires du premier et du deuxième cercle se trouvent toujours sous la souveraineté du Royaume-Uni. Celui-ci assure leur défense et leur diplomatie, et y nomme un représentant qui participe au gouvernement local (un lieutenant-gouverneur à Jersey, un gouverneur aux Caïmans, etc.). Cette présence britannique, garantie de stabilité et de sécurité, est déterminante pour rassurer les investisseurs étrangers - et, de fait, ce contrôle est effectif : en août 2009 par exemple, le Royaume-Uni n'a pas hésité à imposer un gouvernement direct aux îles Turques-et-Caïques pour mettre fin à de graves affaires de corruption. On comprend du coup la parfaite hypocrisie du gouvernement et de la Banque d'Angleterre quand ceux-ci évoquent l'autonomie politique de ces territoires pour refuser d'intervenir en matière fiscale et financière. Ce « half-in half-out » institutionnel (moitié à l'intérieur, moitié à l'extérieur du Royaume-Uni) autorise en réalité toutes les finasseries et les dérobades ; pour Shaxson, il ne fait guère de doute que si ces possessions de la Couronne devenaient réellement indépendantes, elles seraient beaucoup moins attractives pour les capitaux étrangers.
Shaxson consacre enfin un chapitre entier à la City of London Corporation, l'autorité chargée d'administrer les trois kilomètres carrés du quartier des affaires de Londres. Cette entité unique au monde, dont l'origine remonte à la conquête normande, est complètement autonome vis-à-vis de la mairie de Londres et du gouvernement central ; elle est dirigée par le lord-maire (à ne pas confondre avec le maire de Londres) et ses membres sont élus par les quelque 9 000 habitants de l'arrondissement et... les sociétés (lesquelles se partagent 24 000 voix) ! Sorte d'ambassadrice des banques de la ville et véritable lobby financier, elle traite directement avec les officiels des pays étrangers et de l'Union européenne ; dotée de moyens considérables et d'un vaste réseau d'influence, elle reste l'un des bastions idéologiques les plus enragés de la dérégulation.
5. « Viens y cacher l'amour et ta divine faute » (A. de Vigny, La Maison du berger)
Entre les multinationales et les paradis fiscaux, c'est l'amour fou. Ainsi, en 2009, selon l'ONG Tax Justice Network, 99 des 100 plus grosses entreprises européennes avaient des filiales dans les paradis fiscaux. Pourquoi cette présence massive ? La gestion des « prix de transfert ». De quoi s'agit-il ? C'est une stratégie d'optimisation fiscale portant sur les prix de facturation auxquels les filiales d'une même multinationale s'échangent des biens et services (rappelons que les deux tiers du commerce international se réalise inter-groupes) : elle consiste à faire apparaître les profits dans des lieux à faible imposition (i.e. les paradis fiscaux) et les coûts dans les lieux à forte imposition (i.e. les autres Etats).
Il s'ensuit que le parcours physique d'une marchandise est complètement déconnecté de son parcours comptable. Soit un régime de bananes au Honduras. Celui-ci est récolté par l'employé local d'une multinationale américaine, expédié par bateau en Grande-Bretagne et vendu aux consommateurs dans un supermarché. Du point de vue fiscal, la question est la suivante : où est taxé le profit ? Théoriquement, une partie devrait l'être au Honduras (lieu de production), une autre au Royaume-Uni (lieu de consommation), et une autre encore aux Etats-Unis (où est enregistrée la société), en fonction de la localisation des différentes activités qui participent aux bénéfices et aux coûts.
Mais supposons maintenant que la multinationale ait établi son centre d'achat aux îles Caïmans, ses services financiers au Luxembourg, la gestion de la marque en Irlande, sa filiale transports sur l'île de Man, ses services juridiques à Jersey et sa filiale assurances aux Bermudes. Sur le papier, le régime de bananes suit alors un tout autre parcours que celui décrit précédemment : il quitte bien le Honduras mais, avant d'arriver en Grande-Bretagne, il transite par tous ces territoires où chaque filiale facture sa prestation (même si ladite prestation est réalisée physiquement dans des bureaux situés aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne) sur laquelle aucune taxe n'est perçue, puisque la filiale est enregistrée dans un paradis fiscal. En fin de course, c'est une part substantielle du profit total qui échappe à l'imposition des Etats.
La gestion des prix de transfert revient ainsi à structurer le prix des biens de façon à payer le moins d'impôts possible. En théorie, il est interdit aux filiales d'une multinationale de se facturer des biens et des prestations à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché entre deux entreprises indépendantes (principe du « prix de pleine concurrence »). En pratique, non seulement il est parfois difficile de déterminer un prix de marché (notamment quand il s'agit d'actifs immatériels), mais la complexité des montages juridiques et comptables permet souvent de nombreuses manipulations. Nous sommes alors au cœur de la vaste « zone grise » évoquée plus haut, entre l'absolument illégal et le complètement légal, où tout est possible ou presque.
Les paradis fiscaux aiment à dire qu'ils rendent les marchés plus « efficients » ; jusqu'à présent, toutefois, la manipulation des prix de transfert n'a jamais rendu les bananes moins chères et meilleures ; la seule chose qu'elle a réussi à créée, c'est une formidable bureaucratie juridique et comptable monopolisant des ressources qui seraient bien plus utiles ailleurs. En revanche, l'impact de cette pratique sur les finances publiques des Etats est énorme. En 2007, un tiers des 700 entreprises les plus importantes du Royaume-Uni n'avaient payé aucun impôt sur les sociétés dans leur pays. Shaxson aurait pu prendre l'exemple de la France : en 2009, selon le rapport d'octobre 2010 du Conseil des prélèvements obligatoires[2], les entreprises du CAC (qui possèdent environ 1 500 filiales dans les paradis fiscaux) étaient en moyenne imposées à hauteur de 8 % de leurs bénéfices (contre 33 % en théorie), grâce notamment à une utilisation abusive des prix de transfert.
Si toutefois les multinationales payent encore un peu d'impôts dans les pays développés, c'est que les Etats réagissent et mettent en place des défenses. Mais ces défenses sont aussitôt contournées par les multinationales qui élaborent de nouveaux montages juridiques, poussant les Etats à adopter de nouvelles lois, etc., etc. In fine, ce jeu du chat et de la souris - dans lequel les grandes sociétés ont toujours un coup d'avance - aboutit à créer un droit fiscal extraordinairement complexe.
6. « On sent qu'il pourrit là de l'histoire inconnue » (V. Hugo, Eviradnus)
L'un des aspects les plus passionnants de l'ouvrage de Shaxson est d'inscrire l'histoire des paradis fiscaux dans le cours de la Grande Histoire du XXe siècle. Le livre montre comment l'essor des paradis fiscaux a accompagné le développement de la mondialisation et de la dérégulation financière, elles-mêmes envisagées dans la continuité de la décolonisation. Shaxson décrit en particulier comment la Grande-Bretagne a réussi à survivre à la disparition de son empire colonial en mettant sur pied un système alternatif de captation des capitaux - la « toile d'araignée » décrite supra -, qui à l'heure actuelle fonctionne (entre autres) comme une formidable machine à pomper la richesse des pays en développement. .......( suite sur le sîte référencé )
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............... Source article suivant : nous pouvons changer les regles du jeu - ............ https://www.therules.org/fr/actions/launch-petition
TOTAL DES SIGNATURES: 1.258
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OBJECTIF: 20.000
Aujourd’hui, plus de $21 000 milliards sont cachés via des paradis fiscaux dans le monde entier. S’ils étaient soumis à l’impôt, ces fonds pourraient financer la vaccination de tous les enfants de la planète pendant 76 ans ou entretenir le système de sécurité sociale britannique pendant 34 ans. Pourtant, ces fonds sont retenus dans un système bancaire obscur qui ne bénéficie qu’aux 0,02 % des plus riches (1). Ce n’est qu’une forme moderne d’impérialisme et le fait que le Royaume-Uni soit au centre du système n’est pas une coïncidence.
Les paradis fiscaux sont présents dans le monde entier, mais leur centre est au Royaume-Uni. La Corporation de la Cité de Londres, sous la coupe des plus grandes banques, dirige au cœur de la capitale britannique un paradis fiscal un peu plus grand que Monaco: la City. La raison d’être des paradis fiscaux est de cacher des fonds ; aussi la City mène-t-elle un lobbying effréné pour être exemptée de lois nationales clés telles que la loi sur la liberté de l’information. En levant cette exemption, nous pouvons faire tomber les paradis fiscaux comme des dominos.
Les citoyens du monde entier se rassemblent pour demander au Premier ministre britannique David Cameron de lever l’exemption de la City de la loi sur la liberté de l’information.
David Cameron pourrait demander au Parlement britannique de mettre un terme à ces dérogations, mais les lobbyistes des grandes entreprises se battront avec acharnement. Sans une grande mobilisation citoyenne, les lignes ne bougeront pas.
Nous allons porter notre message dans les rues de Londres et créer une pression que David Cameron ne pourra ignorer. Toutes les 20 000 signatures, nos messages envahiront un panneau publicitaire de la City pour demander au Premier ministre de soumettre les grandes banques au même régime que ses citoyens jusqu’à ce que les Londoniens comprennent que le silence de M. Cameron est un soutien à ce système corrompu.
Dites à David Cameron de supprimer les exemptions pour les paradis fiscaux!
L’évasion fiscale permet aux élites financières de voler l’argent dû à tous. Malheureusement, ce sont les pays les plus pauvres qui sont les plus touchés. Comme au temps de la colonisation, les citoyens et les pays sont privés d’immenses sommes d’argent, car les immenses bénéfices générés par les grandes entreprises sont dissimulés à l’étranger. Concrètement, cela signifie que les gouvernements sont privés des fonds qui leur sont dus pour financer des services essentiels tels que l’éducation, la santé ou la justice : tout ce qui rend une société plus égalitaire et plus juste. Cet argent remplit aujourd’hui les coffres-forts des plus grandes entreprises du monde.
Dites au Premier ministre David Cameron de mettre un terme à la dérogation spéciale à la loi sur la liberté de l’information accordée à la City.
Nous ne pouvons pas renverser les paradis fiscaux en un jour. La pauvreté existe uniquement à cause des lois qui créent des inégalités systémiques : nous voulons changer ces règles du jeu. Mettre les projecteurs sur la City et l’obliger à la transparence est une première étape critique.
Nous saluons la parution française de Treasure Islands, le livre-révélation du journaliste britannique Nicholas Shaxson [1] sur la City de Londres et son système financier offshore. Car si le titre français peut prêter à confusion, il ne s’agit pas d’un énième livre contre les « paradis fiscaux » — que Shaxson désigne plus précisément sous le terme « juridictions du secret » — mais d’un exposé inédit dévoilant le véritable visage du système financier international. Si l’auteur de l’article n’a pas pris le temps de consulter la version française de l’ouvrage, la version anglaise est sans ambages : la mondialisation financière n’est autre que la riposte de l’impérialisme britannique à la politique de développement mutuel impulsée par Franklin Roosevelt entre 1933 et 1945.
La City de Londres et son empire offshore
Sur les soixante « paradis fiscaux » recensés par Shaxson, la moitié sont sous contrôle britannique direct : Les Dépendances de la Couronne (Jersey, Guernesey, Ile de Man) et les Territoires britanniques d’outre-mer (Bermudes, îles Caïmans, Gibraltar, îles Vierges britanniques, etc.) administrés par la Reine et son Privy Council, les anciennes colonies (Bahamas, Singapour, Hong-Kong, Irlande, etc.) ainsi que quelques territoires nouveaux (Dubaï, etc.) gérés en direct par la City. « C’est un système stratifié de paradis fiscaux rayonnant en étoile et dont le centre est la City de Londres (…) ce n’est pas un hasard si Londres, jadis capitale du plus vaste empire que le monde ait connu, est le centre de la partie la plus importante du système offshore mondial. »
Le livre explique en détail comment la City de Londres est une Cité-Etat féodale juridiquement et politiquement indépendante [2]. Elle est elle-même une place financière « offshore », c’est-à-dire extérieure à l’Angleterre, mais protégée de l’intérieur par la Couronne et la Banque d’Angleterre. Historiquement, la City a constitué sa force en étant le centre financier de l’Empire britannique, un empire maritime colonial et global.
La menace Franklin Roosevelt
Mais l’existence même de l’Empire britannique fut remise en question par l’émergence des Etats-Unis de Franklin Roosevelt comme première puissance économique. Comme l’explique Shaxson (paraphrasant Robert Skidelsky, le biographe de Keynes) :
Pour la Grande-Bretagne, la Seconde Guerre mondiale fut en réalité deux guerres : l’une mettant aux prises Winston Churchill et l’Allemagne nazie, et l’autre, derrière la façade de l’alliance occidentale, opposant l’Empire britannique mené par John Maynard Keynes, aux Etats-Unis. Le principal objectif de guerre de l’Amérique après la défaite des puissances de l’Axe était de détruire l’Empire britannique. (…) Pendant la guerre, Keynes fut envoyé à Washington pour négocier avec les Américains. Il réalisa alors qu’il avait fort à faire : la plupart des Américains étaient en réalité plus hostiles à la Grande-Bretagne que ce qu’il pensait. Roosevelt, souligne Skidelsky, « haïssait l’Empire britannique, se méfiait de l’aristocratie anglaise et suspectait le Foreign Office de tendances pro-fascistes ». Après l’effondrement de la bulle du crédit dans les années 1920 et la Grande Dépression qui s’ensuivit, les Américains avaient plutôt efficacement enchaîné et muselé Wall Street, et nombreux étaient ceux qui regardaient cette City de Londres si peu régulée – le véritable épicentre du détesté Empire britannique – avec suspicion.
A la conférence de Bretton Woods en 1944, où Keynes menait la délégation britannique [3], Roosevelt imposa un système de taux de change fixes destiné à permettre pour l’après-guerre l’émergence d’un monde d’Etats-nations souverains coopérant à leur développement, libres de toute oppression. Dans ce monde nouveau, l’Empire britannique ne pouvait plus subsister sous sa forme séculaire. Ainsi est née, nous révèle Shaxson, l’Empire financier offshore de la City, une simple mue de l’Empire britannique.
The British Empire reloaded
Alors que « l’empire formel britannique s’effondrait (…) quelque chose de nouveau émergea à Londres et allait remplacer le vieil empire ». Dès juin 1955, identifie Shaxson, alors que le pouvoir de la City reposait sur la domination mondiale de la livre sterling, les banques de la City commencèrent à contourner le système de contrôle des changes de Bretton Woods, en acceptant des dépôts en dollars sans lien avec leurs transactions commerciales, tout en offrant des taux d’intérêt « nettement supérieurs » à ce qu’autorisait la loi américaine. Les banques d’affaires londoniennes « basculèrent leur activité internationale de prêt de la livre sterling vers le dollar » ; c’est le début du marché des eurodollars (dont l’un des instruments est aujourd’hui le Libor) qui permit à la City de prendre progressivement le contrôle de la monnaie américaine et d’en faire un instrument clé du nouvel Empire britannique [4]. « La Banque d’Angleterre n’essaya ni de stopper ce nouveau business, ni de le réguler. Elle exigea simplement que les transactions n’aient pas lieu au Royaume-Uni ». Ces opérations allaient donc se dérouler hors d’Angleterre, mais « à l’intérieur de l’espace souverain britannique ».
Shaxson relate que la première expérience réelle de plate-forme offshore débuta en 1959, lorsque l’argentier de la pègre euro-américaine, Meyer Lansky, dû évacuer en urgence de Cuba ses opérations de blanchiment. « Les Bahamas, ce vieux comptoir britannique qui servit à approvisionner en armes les Etats esclavagistes de la Confédération, étaient parfait (…) Londres semble avoir donné son feu-vert et Lansky bâtit son empire ». C’est à partir de là, puis des Iles Caïmans et des Bermudes, que s’est mis en place la filière londonienne qui visait à rétablir les liens entre la City et Wall Street, en permettant aux banques américaines de se soustraire à l’autorité de la loi Glass-Steagall instaurée en 1933 pour les museler.
« Le monde offshore nous enveloppe »
Dans sa marche pour capter l’ensemble des flux financiers mondiaux, la « toile d’araignée britannique » dépassa rapidement « le vieux groupe des paradis fiscaux entretenus par l’aristocratie européenne et mené par la Suisse », qui vivent en parallèle du système économique. Le système offshore britannique s’empara de l’économie mondiale pour mieux s’y substituer et devenir le système.
« Où que vous soyez, qui que vous soyez ou pensiez être, cela vous touche. Des millions de gens dans le monde entier ressentent un malaise depuis des années, un sentiment que quelque chose est pourri dans l’économie mondialisée ». Alimentation, vêtements, ordinateurs, programmes TV, musique, moteurs de recherche, électroménager... « Le monde offshore nous enveloppe. » Shaxson montre que la majorité des produits de notre vie quotidienne sont sous contrôle du monde offshore via la délocalisation des profits et l’optimisation fiscale... Rien que par ce biais, le monde offshore prive les budgets des Etats du Nord comme du Sud de centaines de milliards de dollars de recettes. Même la dette de la France est principalement détenue par les entités offshores du Luxembourg, des Iles Caïmans et du Royaume-Uni.
Comme Victor Ivanov, chef de la lutte anti-drogue russe, ou Antonio Maria Costa, ancien directeur de la lutte antidrogue à l’Onu et fondateur du GAFI [5], Shaxson pousse le constat jusqu’au bout :
Les trafiquants de drogue, les terroristes et autres criminels utilisent exactement les mêmes mécanismes et subterfuges offshore – banques fictives, trusts, sociétés écran – que les sociétés (…) Le système offshore lie le monde criminel avec l’élite financière, l’establishment diplomatique et du renseignement avec les sociétés multinationales. Il actionne les conflits, façonne nos perceptions, créé une instabilité financière (...)
Ainsi, l’histoire qu’il dévoile dans son livre-enquête « touche à quelque chose de plus ancien, de plus profond » qu’une simple analyse sur le monde de la finance. « C’est la grande histoire non-dite de la haute finance et de l’arme puissante et suprême qu’elle a déployée dans son combat pour capturer le pouvoir politique dans le monde entier. » Maintenant, le monde de la finance a un visage...
Il est urgent de bâtir un monde sans la City ni Wall Street, comme Jacques Cheminade en a établit les pistes dans son programme présidentiel en appelant d’urgence à un Glass-Steagall global et un Nouveau Bretton Woods.
[1] Nicholas Shaxson est un journaliste d’investigation britannique affilié à la Chatham House de Londres et à l’ONG Tax Justice Network, et résidant actuellement près de Zurich en Suisse. Son blog : treasureislands.org
[3] voir à ce sujet notre dossier spécial sur Keynes et la biographie de Franklin Roosevelt par son fils Eliott, As He Saw It, dont la version française intégrale est disponible ici.
[4] Shaxson relève, à travers le rôle joué par un cambiste vétéran de la City devenu directeur des changes à la Banque d’Angleterre, que l’euromarché a été délibérément mis en place par des banquiers privés dès 1948. Partisan acharné de l’Empire et ennemi convaincu de la régulation, George Bolton fut l’un des hommes clé du dispositif de la City pour mener et protéger leur opération depuis l’intérieur de la Banque d’Angleterre, nationalisée deux ans auparavant. Il avouera plus tard qu’il s’agissait bien « d’un effort conscient par un certain nombre d’entre nous de créer un marché monétaire » là où Bretton Woods l’avait prohibé. Aussitôt l’euromarché/eurodollar mis sur les rails en 1957, Bolton quitta son poste pour rejoindre BOLSA, une filiale de la banque Llyods, où il développa les opérations sur l’eurodollar et créa immédiatement une filiale au Bahamas afin de siphonner les dollars américains vers Londres. Très vite, l’euromarché atteignit 200 millions de dollars en 1959, puis 1 milliards l’année suivante, avant d’atteindre les 46 milliards de dollars en 1970. Si les volumes restaient encore relativement faibles comparés à l’économie mondiale, la poursuite de ce taux de croissance explosif après le démantèlement du système de Bretton Woods en 1971, allait rapidement permettre à la City de prendre le contrôle du système monétaire mondial.
[5] Le Groupe d’action financière est un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorism
.... Les récentes sorties de Sarkozy sur la traque des paradis fiscaux ne sont bien évidemment que de l’esbroufe. Rien n’a réellement été fait pour combattre le blanchiment de l’argent sale. La finance mondialisée brasse l’argent sale (organisations criminelles, drogue, dissimulation et évasion fiscale, commissions occultes, corruption...) comme jamais, et couvre ses exactions en plaçant ses sbires aux plus hauts postes des Etats et de l’Europe. Par exemple savez ce qu'on en commun le nouveau président de la Banque centrale européenne, le président désigné du conseil italien et le nouveau premier ministre grec ? Non ? Et bien, Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadémos sont tous d'une manière ou d'une autre proche de Goldman Sachs la célèbre banque d’affaires américaines.
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Tout est décidé par les banquiers, c’est un gouvernement de l’ombre qui ne rend aucun compte et qui bien sûr n’est pas élu ! En clair : c'est le Cartel bancaire qui gouverne officiellement les pays de la zone européenne, c'est à dire que les peuples sont soumis à la dictature de la finance. La finance ne veut plus être relayée par des politiciens professionnels, elle veut diriger directement les pays. Son programme est de tout privatiser et de saigner le peuple à son seul profit en soumettant les nations à son dictat. Cela va générer une récession et une perte de souveraineté des Etats qui grossira les rangs de l’extrême droite nationaliste. Et l'extrême-droite est assez habile pour détourner la colère des peuples sur des bouc-émissaires. En Grèce, le nouveau ministre des transports, un proche du Front National, rejoint le gouvernement pour appliquer les pires politiques de privatisation, de baisse des salaires, de suppression d'emplois. L'extrême droite, ici comme partout, est bien du côté des puissants, des financiers, des exploiteurs et ses discours ne servent qu'à faciliter leur tâche en divisant les victimes de leur crise.
La fameuse dérégulation financière a assuré l’indépendance des banques centrales, visant à soustraire les monnaies au contrôle du pouvoir politique et en ouvrant la porte à la dictature des marchés. Les marchés n’ont donc pas pris le pouvoir, les politiques le leur ont donné. La domination des marchés n'est donc que la conséquence d'une manipulation et d’une démission du politique. Le gaspillage des ressources publiques, les privatisations, la destruction du programme du CNR, tout le dépeçage de l’Etat était programmé. Patiemment la finance a mis ses pions en place depuis longtemps, rappelez-vous Georges Pompidou, ex-fondé de pouvoir de la banque Rothschild, devenu président de la république !
Quand aux agences de notations qui menacent les Etats avec leur triple A, ces agences qui surévaluaient les notations durant la folie boursière des années 1990, ces agences qui n'ont anticipé aucune des crises d'Enron ou de Parmalat, ces agences qui n'ont pas vu venir la crise des subprimes, ces agences qui donnaient de bonnes notes à des entreprises super-endettées, ces agences de notations qui ont le pouvoir par un simple communiqué de presse d'accroitre les dettes d'un Etat juste en dégradant sa note, ces agences à qui appartiennent-elles ? A quels contrôles sont-elles soumises ? A qui rendent-elles des comptes ?
Une sortie de la crise n'est possible que par un changement complet de nos relations à l’argent, à la propriété privée et aux biens publics. Les banques, les grandes entreprises et les immenses fortunes privées doivent être expropriées, soumises au contrôle démocratique et consacrées à servir la société dans son ensemble. Les besoins sociaux doivent prendre le dessus sur la course au profit.
Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable
L'ancien ministre du budget Jerôme Cahuzac comparait pour fraude fiscale et blanchiment. Ce scandale d'état n'a pourtant pas mis fin à un scandale permanent : les fraudeurs fiscaux peuvent échapper à la justice, si Bercy le décide. C'est ça le verrou de Bercy. Décryptage.
C’est une de nos spécificités bien française, le genre d’originalité archaïque qui perdure, à l'abri des débats et des volontés réformatrices des uns et des autres. On aurait pu penser que l'affaire Cahuzac ferait voler en éclat ce fait du prince, et bien non, Jerome Cahuzac a sauté, le verrou de Bercy lui est resté.
Or le verrou de bercy, c'était lui! le ministre du seul. A ce poste, lui seul pouvait décider d'être poursuivi au pénal pour fraude fiscale et qu'une enquête démarre. Si on ne comprend pas ça, ce pouvoir qu'il avait grâce au verrou de bercy, on ne comprend pas l’arrogance avec laquelle il a d'abord accueilli les révélations de Médiapart. Jerome Cahuzac se sentait alors au dessus de la justice, à raison.
Le verrou de Bercy, comment ça marche?
On l’appelle aussi monopole de Bercy. C’est une disposition, unique au monde, qui prive la justice de l’initiative des poursuites pénales en matière fiscale. Par exemple, les ramifications d'une enquête laissent entrevoir une fraude fiscale conséquente ou il y a des révélations dans la presse, et bien le parquet ne peut pas engager des poursuites pour fraude fiscale, c'est Bercy qui décide, et le ministre du budget en particulier.
Le ministre n'est pas complètement seul, une commission des infractions fiscales composée de magistrat examine les cas qui sont renvoyés par Bercy devant la justice mais 9 fois sur 10 elle suit les recommandations et surtout, comme le ministre, elle n'a pas à motiver ses avis: qu'elle dise oui ou non à des poursuites, elle n'a aucune explication à donner.
Son rapport annuel est désormais public; cela avait été présenté comme un progrès après l'affaire Cahuzac, et bien ce rapport est complètement inintéressant. Des chiffres globaux, des statistiques sur les types de fraudes (à la TVA, au crédit impot recherche etc...) sur les secteurs poursuivis (le batiment arrive en tête), mais rien sur les affaires qui ne vont pas en justice. Or c'est ce sont celle là qui nous intéresse!
Quels sont les contribuables, particuliers ou entreprises, qui bien que fraudant le fisc, échappent aux poursuites pénales en négociant avec Bercy? On n'en sait rien.
Il y a 50 000 redressements fiscaux par an, seuls 1000 vont au pénal. Certes, on peut avoir volé le fisc, par erreur, sans intention réelle de frauder, mais comment expliquer que les poursuites en justice soient si rares sur la fraude fiscale? Qu’elles n’éclaboussent jamais ou si rarement de grandes multinationales ou de riches particuliers?
La réponse vous l'avez maintenant, c'est grâce au verrou de Bercy. C'est même le but de ce système : peu poursuivre. En gardant le monopole des poursuites pénales, Bercy dit qu'ainsi ses agents peuvent l'utiliser comme monnaie d'échange avec les fraudeurs : "Vous m’aidez à vous redresser, vous payez, et vous ne serez pas poursuivi".
Le conflit d'intérêt, toujours possible
Dans quel autre domaine peut on échapper à la justice avec l'aval de l'administration? La fraude fiscale prive chacun de ressources commune pour faire société, pourquoi devrait-elle être traitée à part dans un régime entre initié, qui n'a pas à justifier ses choix qui plus est?
Qui plus est: laisser ce pouvoir colossal entre les mains du politique, puisqu'in fine le verrou c'est le ministre, n'est pas sain pour une démocratie. De Christian Eckert en Eric Woerth, d'affaire Cahuzac en affaire Béttencourt, le doute plane toujours sur de possibles arrangements au sommet du pouvoir. L'affaire cahuzac était une occasion en or de nous moderniser, mais en dépit de quelques députés et sénateurs qui ont tenté, cette occasion là a bel et bien été raté.
Le débat est enterré
Dans l'année qui a suivi l'affaire Cahuzac, plusieurs magistrats et ONG ont demandé la suppression du verrou de Bercy via une tribune dans Libération.
Quelques députés (Yan Galut (PS), Charles de Courson (UMP)) ont cherché à le faire sauter au moment de l'adoption de la loi sur la fraude fiscale qui a suivi l'affaire Cahuzac, mais à chaque fois leurs amendements, non soutenus par le gouvernement, n’ont pas été adopté. La cour des comptes elles même, dansun référé destiné au premier ministre de l’époque Jean Marc Ayrault a relevé cette incongruité, et demandé à ce que le procureur de la république puisse poursuivre pénalement à son initiative. Des article de revue de droit Fiscal ont planché sur la question, et soulevé le particularisme de la procédure française. Et bien, non, rien n’y a fait, le verrou de Bercy, exception française est resté.
"Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir", écrivait Montesquieu.
Que dire alors d'une démocratie dans laquelle le pouvoir judiciaire reste aux ordres de l'exécutif en matière fiscale, et dans laquelle le pouvoir législatif laisse passer l'occasion d'encadrer ce pouvoir exécutif?
.................
........ A voir sur site .............. http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/03/chefs-d-etat-sportifs-milliardaires-premieres-revelations-des-panama-papers-sur-le-systeme-offshore-mondial_4894816_4890278.html
Après « Offshore Leaks », « Swiss Leaks » et ses petits secrets bancaires et « Lux Leaks », ce nouveau scandale aura-t-il un impact? Les spécialistes en doutent.
Entre 2013 et 2016, quatre énormes « fuites » mettent en lumière les dessous de l’évasion fiscale mondiale. Avant les 11,5 millions de documents qui impliquent 140 personnalités de premier plan des « Panama papers », l’opinion publique a découvert « Offshore Leaks » ou l’utilisation des sociétés écrans, « Swiss Leaks » et ses petits secrets bancaires et « Lux Leaks » et son optimisation fiscale des multinationales. Ce nouveau scandale fera-t-il, plus que les précédentes affaires, avancer la lutte contre l’évasion fiscale ? Le point sur un mouvement mondial pour la transparence fiscale.
Les précédents scandales« OffshoreLeaks ». Ces premières révélations mondiales sur les paradis fiscaux datent d’avril 2013. Elles émanent de 2,5 millions de documents (courriers électroniques, copies de papiers d’identités, lettres) livrés par l’intermédiaire d’anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore au Consortium indépendant des journalistes d’investigation (ICIJ), basé à Washington. Plusieurs datajournalistes et journalistes spécialisés ont trié et analysé ces informations.
« Luxleaks ». L’ICIJ est à nouveau à l’œuvre dans ce scandale qui révèle des accords fiscaux confidentiels provenant du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC) mais aussi d’autres sociétés d’audits et de cabinets d’avocats au Luxembourg, en novembre 2014. Cette affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l’actuel président de la Commission, était Premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l’impôt.
« SwissLeaks » était jusqu’ici la dernière enquête sur l’évasion fiscale européenne, toujours pilotée par l’ICIJ et publiée à partir de février 2015. Elle se base sur les archives numérisées dérobées chez HSBC Private Bank par Hervé Falciani, ancien employé de la banque. On y découvre que 180,6 milliards d’euros, dissimulés au fisc, auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, entre novembre 2006 et mars 2007.
Le "Tax ruling" est pointé du doigt au Luxembourg dans une enquête internationale de six mois, révélant un système d'évasion fiscale massive au profit de centaines de multinationales. Le pays n'est pas le seul à faire l'usage de ces arrangements et les autorités luxembourgeoises se retranchent derrière sa légalité.
Ces paradis fiscaux qui menacent le mondeN
L'Expansion.com - publié le 10/05/2011 à 17:12
En croisant des données financières et juridiques, le Centre d'analyse stratégique a identifié une cinquantaine de centres financiers offshore susceptibles aujourd'hui de déstabiliser le système financier mondial.
Le siège de la Cayman National Bank à George Town. Les Iles Caïmans appartiennent au noyau dur des paradis fiscaux.
REUTERS/Gary Hershorn
La notion de paradis fiscal se réfère principalement aux lieux favorisant les opérations de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Mais ces territoires sont également au coeur de montages financiers opaques et douteux. C'est pourquoi le Centre d'analyse stratégique (CAS), dans sa note d'analyse publiée ce mardi, préfère utiliser le terme de centres financiers offshore (CFO) ou "paradis prudentiels". Ces CFO ont un rôle majeur de production d'ingénierie financière pour le reste du monde. Leur degré d'imbrication dans les places financières classiques en font des acteurs décisifs dans la propagation du risque systémique durant la crise.
Quelles sont les caractéristiques des CFO?
Trois critères définissent les centres financiers offshore. Tout d'abord, une faible imposition. Cela va de l'absence d'imposition directe (Bahamas, Bahreïn, Monaco...) à l'exemption d'impôt pour les sociétés internationales (Antigua-et-Barbuda, Macao, Sainte-Lucie, Brunei...), pour les bénéfices réalisés hors du pays (Panama, Hong Kong, Seychelles), ou pour certaines structures à responsabilité limitée comme les holdings (Luxembourg) et les fondations (Liechtenstein), trusts (Monaco), etc. D'autres pays disposent d'un niveau de prélèvements avantageux et complètent ce régime par des conventions fiscales relatives à la double imposition qui permettent aux sociétés de la minimiser drastiquement (Irlande, Pays-Bas, Chypre, Singapour).
Le défaut de transparence est la deuxième caractéristique d'un CFO. Cela s'exprime par le secret bancaire qui assure aux clients la confidentialité de leurs activités, de l'origine des fonds et de leur identité, par la facilité de création et d'enregistrement de tous types d'entreprises et par l'utilisation de certains montages juridiques complexes. Le troisième critère est plus étonnant: une stabilité politique indispensable à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui suppose une bonne image de marque, la signature de conventions fiscales internationales et le support d'un grand centre financier.
Dans quels pays sont-ils situés?
Imposition préférentielle, facilité réglementaire, faible supervision financière, poids du secteur financier dans le PIB au regard des besoins de financement de l'économie, taille des actifs et des passifs financiers avec le reste du monde... En croisant tous ces critères, le CAS a classé les CFO - une cinquantaine au total - selon leur degré d'importante, dans trois catégories. Le premier groupe, le "noyau dur", est constitué des juridictions à l'imposition inexistante et où l'importance des transactions financières est écrasante au regard de leur économie.
Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l'île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L'exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable. Les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds. Le Luxembourg est quant à lui le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d'actifs financiers et le deuxième marché des fonds communs de placement. Le Grand-Duché, qui ne compte que 500 000 habitants soit la population de Lyon, est le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu'il redistribue ensuite aux principaux centres financiers européens.
Le deuxième cercle regroupe des juridictions plus petites en termes de poids au sein du système financier international, qui ont une imposition faible ou qui disposent de nombreuses exemptions selon les types de sociétés, et par où transitent de certaines opérations financières de marché. Il regroupe Andorre, Aruba, le Bruneï, les seychelles, Gibraltar, mais aussi Hong-Kong, Monaco, le Liechtenstein, Singapour... Le dernier groupe rassemble un "halo" de pays hétérogènes jouant un rôle de facilitateur des transactions en provenance ou en direction des CFO, dotés d'un secteur financier important et d'une imposition préférentielle, ou d'avantages fiscaux pour certaines structures d'entreprises. C'est notamment le cas de la City de Londres, deuxième gestionnaire mondial de fonds, où se déroulent la plupart des échanges avec les centres offshore. On y trouve aussi la Belgique, l'Irlande, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.
En croisant des données financières et juridiques, le Centre d'analyse stratégique a identifié une cinquantaine de centres financiers offshore susceptibles aujourd'hui de déstabiliser le système financier mondial.
Le siège de la Cayman National Bank à George Town. Les Iles Caïmans appartiennent au noyau dur des paradis fiscaux.
REUTERS/Gary Hershorn
La notion de paradis fiscal se réfère principalement aux lieux favorisant les opérations de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Mais ces territoires sont également au coeur de montages financiers opaques et douteux. C'est pourquoi le Centre d'analyse stratégique (CAS), dans sa note d'analyse publiée ce mardi, préfère utiliser le terme de centres financiers offshore (CFO) ou "paradis prudentiels". Ces CFO ont un rôle majeur de production d'ingénierie financière pour le reste du monde. Leur degré d'imbrication dans les places financières classiques en font des acteurs décisifs dans la propagation du risque systémique durant la crise.
Quelles sont les caractéristiques des CFO?
Trois critères définissent les centres financiers offshore. Tout d'abord, une faible imposition. Cela va de l'absence d'imposition directe (Bahamas, Bahreïn, Monaco...) à l'exemption d'impôt pour les sociétés internationales (Antigua-et-Barbuda, Macao, Sainte-Lucie, Brunei...), pour les bénéfices réalisés hors du pays (Panama, Hong Kong, Seychelles), ou pour certaines structures à responsabilité limitée comme les holdings (Luxembourg) et les fondations (Liechtenstein), trusts (Monaco), etc. D'autres pays disposent d'un niveau de prélèvements avantageux et complètent ce régime par des conventions fiscales relatives à la double imposition qui permettent aux sociétés de la minimiser drastiquement (Irlande, Pays-Bas, Chypre, Singapour).
Le défaut de transparence est la deuxième caractéristique d'un CFO. Cela s'exprime par le secret bancaire qui assure aux clients la confidentialité de leurs activités, de l'origine des fonds et de leur identité, par la facilité de création et d'enregistrement de tous types d'entreprises et par l'utilisation de certains montages juridiques complexes. Le troisième critère est plus étonnant: une stabilité politique indispensable à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui suppose une bonne image de marque, la signature de conventions fiscales internationales et le support d'un grand centre financier.
Dans quels pays sont-ils situés?
Imposition préférentielle, facilité réglementaire, faible supervision financière, poids du secteur financier dans le PIB au regard des besoins de financement de l'économie, taille des actifs et des passifs financiers avec le reste du monde... En croisant tous ces critères, le CAS a classé les CFO - une cinquantaine au total - selon leur degré d'importante, dans trois catégories. Le premier groupe, le "noyau dur", est constitué des juridictions à l'imposition inexistante et où l'importance des transactions financières est écrasante au regard de leur économie.
Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l'île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L'exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable. Les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds. Le Luxembourg est quant à lui le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d'actifs financiers et le deuxième marché des fonds communs de placement. Le Grand-Duché, qui ne compte que 500 000 habitants soit la population de Lyon, est le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu'il redistribue ensuite aux principaux centres financiers européens.
Le deuxième cercle regroupe des juridictions plus petites en termes de poids au sein du système financier international, qui ont une imposition faible ou qui disposent de nombreuses exemptions selon les types de sociétés, et par où transitent de certaines opérations financières de marché. Il regroupe Andorre, Aruba, le Bruneï, les seychelles, Gibraltar, mais aussi Hong-Kong, Monaco, le Liechtenstein, Singapour... Le dernier groupe rassemble un "halo" de pays hétérogènes jouant un rôle de facilitateur des transactions en provenance ou en direction des CFO, dotés d'un secteur financier important et d'une imposition préférentielle, ou d'avantages fiscaux pour certaines structures d'entreprises. C'est notamment le cas de la City de Londres, deuxième gestionnaire mondial de fonds, où se déroulent la plupart des échanges avec les centres offshore. On y trouve aussi la Belgique, l'Irlande, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.
En croisant des données financières et juridiques, le Centre d'analyse stratégique a identifié une cinquantaine de centres financiers offshore susceptibles aujourd'hui de déstabiliser le système financier mondial.
Le siège de la Cayman National Bank à George Town. Les Iles Caïmans appartiennent au noyau dur des paradis fiscaux.
REUTERS/Gary Hershorn
La notion de paradis fiscal se réfère principalement aux lieux favorisant les opérations de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Mais ces territoires sont également au coeur de montages financiers opaques et douteux. C'est pourquoi le Centre d'analyse stratégique (CAS), dans sa note d'analyse publiée ce mardi, préfère utiliser le terme de centres financiers offshore (CFO) ou "paradis prudentiels". Ces CFO ont un rôle majeur de production d'ingénierie financière pour le reste du monde. Leur degré d'imbrication dans les places financières classiques en font des acteurs décisifs dans la propagation du risque systémique durant la crise.
Quelles sont les caractéristiques des CFO?
Trois critères définissent les centres financiers offshore. Tout d'abord, une faible imposition. Cela va de l'absence d'imposition directe (Bahamas, Bahreïn, Monaco...) à l'exemption d'impôt pour les sociétés internationales (Antigua-et-Barbuda, Macao, Sainte-Lucie, Brunei...), pour les bénéfices réalisés hors du pays (Panama, Hong Kong, Seychelles), ou pour certaines structures à responsabilité limitée comme les holdings (Luxembourg) et les fondations (Liechtenstein), trusts (Monaco), etc. D'autres pays disposent d'un niveau de prélèvements avantageux et complètent ce régime par des conventions fiscales relatives à la double imposition qui permettent aux sociétés de la minimiser drastiquement (Irlande, Pays-Bas, Chypre, Singapour).
Le défaut de transparence est la deuxième caractéristique d'un CFO. Cela s'exprime par le secret bancaire qui assure aux clients la confidentialité de leurs activités, de l'origine des fonds et de leur identité, par la facilité de création et d'enregistrement de tous types d'entreprises et par l'utilisation de certains montages juridiques complexes. Le troisième critère est plus étonnant: une stabilité politique indispensable à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui suppose une bonne image de marque, la signature de conventions fiscales internationales et le support d'un grand centre financier.
Dans quels pays sont-ils situés?
Imposition préférentielle, facilité réglementaire, faible supervision financière, poids du secteur financier dans le PIB au regard des besoins de financement de l'économie, taille des actifs et des passifs financiers avec le reste du monde... En croisant tous ces critères, le CAS a classé les CFO - une cinquantaine au total - selon leur degré d'importante, dans trois catégories. Le premier groupe, le "noyau dur", est constitué des juridictions à l'imposition inexistante et où l'importance des transactions financières est écrasante au regard de leur économie.
Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l'île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L'exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable. Les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds. Le Luxembourg est quant à lui le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d'actifs financiers et le deuxième marché des fonds communs de placement. Le Grand-Duché, qui ne compte que 500 000 habitants soit la population de Lyon, est le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu'il redistribue ensuite aux principaux centres financiers européens.
Le deuxième cercle regroupe des juridictions plus petites en termes de poids au sein du système financier international, qui ont une imposition faible ou qui disposent de nombreuses exemptions selon les types de sociétés, et par où transitent de certaines opérations financières de marché. Il regroupe Andorre, Aruba, le Bruneï, les seychelles, Gibraltar, mais aussi Hong-Kong, Monaco, le Liechtenstein, Singapour... Le dernier groupe rassemble un "halo" de pays hétérogènes jouant un rôle de facilitateur des transactions en provenance ou en direction des CFO, dotés d'un secteur financier important et d'une imposition préférentielle, ou d'avantages fiscaux pour certaines structures d'entreprises. C'est notamment le cas de la City de Londres, deuxième gestionnaire mondial de fonds, où se déroulent la plupart des échanges avec les centres offshore. On y trouve aussi la Belgique, l'Irlande, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.
En croisant des données financières et juridiques, le Centre d'analyse stratégique a identifié une cinquantaine de centres financiers offshore susceptibles aujourd'hui de déstabiliser le système financier mondial.
Le siège de la Cayman National Bank à George Town. Les Iles Caïmans appartiennent au noyau dur des paradis fiscaux.
REUTERS/Gary Hershorn
La notion de paradis fiscal se réfère principalement aux lieux favorisant les opérations de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Mais ces territoires sont également au coeur de montages financiers opaques et douteux. C'est pourquoi le Centre d'analyse stratégique (CAS), dans sa note d'analyse publiée ce mardi, préfère utiliser le terme de centres financiers offshore (CFO) ou "paradis prudentiels". Ces CFO ont un rôle majeur de production d'ingénierie financière pour le reste du monde. Leur degré d'imbrication dans les places financières classiques en font des acteurs décisifs dans la propagation du risque systémique durant la crise.
Quelles sont les caractéristiques des CFO?
Trois critères définissent les centres financiers offshore. Tout d'abord, une faible imposition. Cela va de l'absence d'imposition directe (Bahamas, Bahreïn, Monaco...) à l'exemption d'impôt pour les sociétés internationales (Antigua-et-Barbuda, Macao, Sainte-Lucie, Brunei...), pour les bénéfices réalisés hors du pays (Panama, Hong Kong, Seychelles), ou pour certaines structures à responsabilité limitée comme les holdings (Luxembourg) et les fondations (Liechtenstein), trusts (Monaco), etc. D'autres pays disposent d'un niveau de prélèvements avantageux et complètent ce régime par des conventions fiscales relatives à la double imposition qui permettent aux sociétés de la minimiser drastiquement (Irlande, Pays-Bas, Chypre, Singapour).
Le défaut de transparence est la deuxième caractéristique d'un CFO. Cela s'exprime par le secret bancaire qui assure aux clients la confidentialité de leurs activités, de l'origine des fonds et de leur identité, par la facilité de création et d'enregistrement de tous types d'entreprises et par l'utilisation de certains montages juridiques complexes. Le troisième critère est plus étonnant: une stabilité politique indispensable à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui suppose une bonne image de marque, la signature de conventions fiscales internationales et le support d'un grand centre financier.
Dans quels pays sont-ils situés?
Imposition préférentielle, facilité réglementaire, faible supervision financière, poids du secteur financier dans le PIB au regard des besoins de financement de l'économie, taille des actifs et des passifs financiers avec le reste du monde... En croisant tous ces critères, le CAS a classé les CFO - une cinquantaine au total - selon leur degré d'importante, dans trois catégories. Le premier groupe, le "noyau dur", est constitué des juridictions à l'imposition inexistante et où l'importance des transactions financières est écrasante au regard de leur économie.
Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l'île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L'exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable. Les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds. Le Luxembourg est quant à lui le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d'actifs financiers et le deuxième marché des fonds communs de placement. Le Grand-Duché, qui ne compte que 500 000 habitants soit la population de Lyon, est le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu'il redistribue ensuite aux principaux centres financiers européens.
Le deuxième cercle regroupe des juridictions plus petites en termes de poids au sein du système financier international, qui ont une imposition faible ou qui disposent de nombreuses exemptions selon les types de sociétés, et par où transitent de certaines opérations financières de marché. Il regroupe Andorre, Aruba, le Bruneï, les seychelles, Gibraltar, mais aussi Hong-Kong, Monaco, le Liechtenstein, Singapour... Le dernier groupe rassemble un "halo" de pays hétérogènes jouant un rôle de facilitateur des transactions en provenance ou en direction des CFO, dotés d'un secteur financier important et d'une imposition préférentielle, ou d'avantages fiscaux pour certaines structures d'entreprises. C'est notamment le cas de la City de Londres, deuxième gestionnaire mondial de fonds, où se déroulent la plupart des échanges avec les centres offshore. On y trouve aussi la Belgique, l'Irlande, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.
En croisant des données financières et juridiques, le Centre d'analyse stratégique a identifié une cinquantaine de centres financiers offshore susceptibles aujourd'hui de déstabiliser le système financier mondial.
Le siège de la Cayman National Bank à George Town. Les Iles Caïmans appartiennent au noyau dur des paradis fiscaux.
REUTERS/Gary Hershorn
La notion de paradis fiscal se réfère principalement aux lieux favorisant les opérations de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale. Mais ces territoires sont également au coeur de montages financiers opaques et douteux. C'est pourquoi le Centre d'analyse stratégique (CAS), dans sa note d'analyse publiée ce mardi, préfère utiliser le terme de centres financiers offshore (CFO) ou "paradis prudentiels". Ces CFO ont un rôle majeur de production d'ingénierie financière pour le reste du monde. Leur degré d'imbrication dans les places financières classiques en font des acteurs décisifs dans la propagation du risque systémique durant la crise.
Quelles sont les caractéristiques des CFO?
Trois critères définissent les centres financiers offshore. Tout d'abord, une faible imposition. Cela va de l'absence d'imposition directe (Bahamas, Bahreïn, Monaco...) à l'exemption d'impôt pour les sociétés internationales (Antigua-et-Barbuda, Macao, Sainte-Lucie, Brunei...), pour les bénéfices réalisés hors du pays (Panama, Hong Kong, Seychelles), ou pour certaines structures à responsabilité limitée comme les holdings (Luxembourg) et les fondations (Liechtenstein), trusts (Monaco), etc. D'autres pays disposent d'un niveau de prélèvements avantageux et complètent ce régime par des conventions fiscales relatives à la double imposition qui permettent aux sociétés de la minimiser drastiquement (Irlande, Pays-Bas, Chypre, Singapour).
Le défaut de transparence est la deuxième caractéristique d'un CFO. Cela s'exprime par le secret bancaire qui assure aux clients la confidentialité de leurs activités, de l'origine des fonds et de leur identité, par la facilité de création et d'enregistrement de tous types d'entreprises et par l'utilisation de certains montages juridiques complexes. Le troisième critère est plus étonnant: une stabilité politique indispensable à l'attraction des capitaux étrangers, ce qui suppose une bonne image de marque, la signature de conventions fiscales internationales et le support d'un grand centre financier.
Dans quels pays sont-ils situés?
Imposition préférentielle, facilité réglementaire, faible supervision financière, poids du secteur financier dans le PIB au regard des besoins de financement de l'économie, taille des actifs et des passifs financiers avec le reste du monde... En croisant tous ces critères, le CAS a classé les CFO - une cinquantaine au total - selon leur degré d'importante, dans trois catégories. Le premier groupe, le "noyau dur", est constitué des juridictions à l'imposition inexistante et où l'importance des transactions financières est écrasante au regard de leur économie.
Il regroupe les îles Caïmans, le Luxembourg, les Bahamas, Jersey, Bahreïn, Guernesey, les Antilles néerlandaises, la République de Maurice, l'île de Man, les îles Marshall et la Barbade. L'exportation de services financiers par les îles Caïmans est particulièrement significative. Les Bermudes attirent un tiers du marché mondial de la réassurance grâce à un traitement fiscal favorable. Les îles Caïmans sont le premier marché des hedge funds. Le Luxembourg est quant à lui le troisième gestionnaire mondial de fonds en total d'actifs financiers et le deuxième marché des fonds communs de placement. Le Grand-Duché, qui ne compte que 500 000 habitants soit la population de Lyon, est le principal destinataire de fonds provenant du Liechtenstein et des îles Caïmans, qu'il redistribue ensuite aux principaux centres financiers européens.
Le deuxième cercle regroupe des juridictions plus petites en termes de poids au sein du système financier international, qui ont une imposition faible ou qui disposent de nombreuses exemptions selon les types de sociétés, et par où transitent de certaines opérations financières de marché. Il regroupe Andorre, Aruba, le Bruneï, les seychelles, Gibraltar, mais aussi Hong-Kong, Monaco, le Liechtenstein, Singapour... Le dernier groupe rassemble un "halo" de pays hétérogènes jouant un rôle de facilitateur des transactions en provenance ou en direction des CFO, dotés d'un secteur financier important et d'une imposition préférentielle, ou d'avantages fiscaux pour certaines structures d'entreprises. C'est notamment le cas de la City de Londres, deuxième gestionnaire mondial de fonds, où se déroulent la plupart des échanges avec les centres offshore. On y trouve aussi la Belgique, l'Irlande, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.