MARSEILLE : TEXTE & DESCRIPTION, VISITER l'incroyable cité phocéenne

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Fatche de con, ... c'est encore le bordel en ce matin de grêve dans cette ville de mes deux tranches. Pardonnez ma franchise de langage. Ma grossièreté est impardonnable. Eh ouais! Nous sommes à bout de nerfs !

C'est en raison de cet enchaînement infernal ... tous les jours la même galère en cette année 2023, post Covide, ... post réforme des retraites. Un ras le bol des bouchons partout, des tensions sociales, du déni démocratique ... et tutti quanti. On se demande pourquoi un tel merdier à longueur d'année? J'ai réfléchi à me faire des crampes au cerveau et à me faire éclater les veines frontales !

... et putain, j'ai enfin compris le bin's !

Tout cela est voulu de très haut. Je suis fatigué et enervé mais j'ai finalement pu écrire quelques lignes délirantes qui vous transporteront dans le sud, sur le bord de mer ensoleillé de notre merveilleuse terre de contraste. Laissez moi vous conter une belle histoire. Vous saurez tout sur l'épopée, les humeurs, les qualités et défauts d'ici bas !

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Bienvenue à Marseille les potos !

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Marseille... - Les dessins de Bésot

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<< Texte sur Marseille, ville éternelle et incontournable de méditerranée >>

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Marseille est une ville extraordinaire à tout point de vue.

Il existe un lien d'amour passionnel, presque sensuel, qui lie les habitants de ce haut lieu à leur terre natale.

Une ville éternelle, bouleversante, attachante, carrefour du monde et des civilisations avec ses deux-mille-six-cents ans d'histoire. L'épopée formidable de Gyptis et Protis incarne le mythe fondateur légendaire qui raconte l'origine de Marseille vers six-cent av. J.-C. par des colons grecs venus de la cité de Phocée en lonie. L'histoire de cette future ville portuaire commence donc par l'attrait irrésistible ainsi que l'exceptionnelle disposition que confère une calanque pittoresque à des explorateurs venus de très loin il y a des milliers d'années.

<< Une ville qui date de l'an pèbre >> ...

Voilà ce que prétendent bruyamment nos anciens, à l'unisson partout dans les villages à l'heure de l'apéritif autour d'une table de bar, sous un soleil de plomb en claquant leurs verres de pastis glacés sur un traditionnel "Tchin". Y compris en ce début de vingt-et-unième siècle, il ne viendrait à personne l'idée de râter ce rendez-vous journalier incontournable où se mêlent jeux de cartes, amuse-gueules, outrages plein d'affection et railleries scabreuses ! L'histoire, comme les ragots ou les comtes des origines se transmettent oralement de père en fils, entre camarades de comptoir, bien qu' il n'en manque jamais le moindre détail, ... voire même plus si l'on tient compte de la tendance locale à l'exagération. L'information, les rumeurs se diffusent ainsi de proche en proche au sein des nombreux espaces conviviaux, du plus classique au plus insolite.

Les gens qui vivent ici ont bien de la chance. J’en suis depuis ma plus tendre enfance et puis vous le confirmer sans l'ombre d'un doute : Il n'est pas de plus grand bonheur que de vivre dans le sud de la France en ce lieu admirable.

Même un enfant pourrait probablement en quelques mots vous convaincre des qualités de notre municipalité tant nous faisons l'unanimité dans le pays. Je pourrai commencer cet énoncé sans modestie par les mille mètres de ce qui est pour nous la plus belle avenue du monde, tendrement appelée "Canebière". Il serait encore aisé de poursuivre par les cinq millions de touristes passant chez nous tant il y fait bon vivre. Peut-être suffirait-il sinon de souligner le formidable espace urbain de deux-cent-quarante kilomètres carrés où se côtoient plus d’un million d’âmes frétillantes ? ... et d'ajouter que cette courageuse descendance provient d'une multitude de vagues d'immigration successives faisant la richesse de ce peuple.

Je serai caricatural mais ce bref argumentaire serait déjà riche et varié dans son contenu. Seule la patience nécessaire pour me lire pourrait faire défaut si je venais à trop m'épancher sur le sujet. Oserai-je me lancer dans ce plaisant exercice descriptif sans nous faire perdre un temps précieux ? ... .

Il est facile de deviner vos yeux pétillants et vibrants du désir de connaissance. Prenons donc ensemble le temps de cette promenade provençale sur notre terre d'acceuil ...

La prestigieuse cité phocéenne présente en premier lieu une topographie très riche et variée, en partant de la plage sablonneuse aux calanques calcaires, du plateau fertile aux alléchantes collines arides et escarpées. Elle bénéficie de surcroît d'une situation géographique idéale sur le bassin méditerranéen au carrefour de deux continents.

Logée au sein d’une véritable cuvette naturelle dont l’épicentre géométrique peut être situé dans le quartier de la pomme, notre métropole semble en effet s’être engouffrée dans les bras rassurants d’un pli tectonique, dicté par un caprice antédiluvien de dame nature. Son bassin versant s'enrichit d'une hétérogénéité caractéristique mêlant en chaque chose beauté et harmonie.

Cette diversité en tout domaine en fait un excellent laboratoire pour qui sait observer.

Je ne pouvais commencer cette discussion sans évoquer la protection spirituelle séculaire que nous confère la bienveillante "Bonne mère". De quoi parle-t-on ? C'est par ce doux sobriquet que nous désignons le monument phare de la ville, construit sur une colline dominant le sud du Vieux-Port. 

Ces deux mots expriment le diminutif populaire d'un intitulé plus complexe : On dit en fait la "Basilique de notre dame de la garde". L'histoire de ce monument emblématique débute il y a près de huit-cent ans, en mille-deux-cent-quatorze lorsqu’un premier oratoire dédié à Marie est élevée sur ce lieu, à l’initiative d’un prêtre. Cet édifice est ensuite inséré par François 1er dans un ensemble militaire fortifié. La chapelle de style romano-byzantin, que nous connaissons aujourd’hui, date du XIXe siècle. Elle est constituée d’une crypte et de l’église surmontée par la gigantesque statue de la Vierge à l’enfant, haute de plus de onze mètres.

 La beauté de nos espaces urbains se retrouve partout et notamment en contrebas de ce domaine cultuel le long du port bimillénaire, aujourd'hui qualifié de "vieux" par opposition aux extensions ouvertes au XIX° siècle le long de la Joliette, et de sa célèbre ainsi que formidable artère de circulation routière remontant du port vers l'église des "Réformés":

La Canebière ! ... aujourd'hui en partie devenue piétonne incarne à elle seule un mythe incontournable pour chacun mais surtout pour les nombreux touristes de passage. La célèbre avenue, anciennement orthographiée "Cannebière", porte ce titre depuis 1927.
Ce nom, qui se dit "Canabiera" en occitan provençal, possède une origine incertaine.
Il viendrait du provençal "canébé" qui signifie "chanvre", car le commerce du chanvre, destiné au cordage des navires, s'effectuait à cet endroit depuis le Moyen-Age. Sa renommée a franchi les frontières marseillaises dès le XIXe siècle, avec le développement de l’activité économique sur le Vieux-Port, au moment où le commerce en provenance de l’extrême Orient et du Levant a connu une énorme croissance.

C'est au moment de cet âge d'or économique, alors que le centre incarne non seulement le poumon économique de la ville mais aussi un lieu culturel et commercial très vivant qu'un brillant ingénieur, Ferdinand Arnodin, conscient des difficultés de circulation le long des quais du Vieux-Port, propose le projet d'un "pont transbordeur" permettant aux hommes et marchandises de relier l'extrémité des rives sans en faire le tour.

L'ouvrage fut inauguré en 1905 avec une concession de soixante-quinze ans accordée au constructeur en contrepartie de la prise en charge des frais de construction. L'édifice métallique, bien plus qu'utile et sans pour autant faire l'unanimité, devient une curiosité touristique et s'inscrit progressivement dans la mémoire collective en tant qu'emblême de la ville. Il fut détruit en Aout 1944 par une armée Allemande en déroute et soucieuse de ralentir l'avancée des troupes alliées en obstruant l'entrée du port. Un ferry boat se charge aujourd'hui symboliquement d'assurer le lien entre les deux rives, de la mairie à la place aux huiles.

L'activité du port commence à décroître après la Première Guerre mondiale car les nécessités économiques imposèrent de revoir le schéma structurel de la ville. Il est aujourd'hui bien loin ce temps du commerce frénétique où se croisaient sans interruption le long du chenal d'entrée du vieux port les immenses navires marchands arborant fièrement les voiles de leurs trois mâts gonflées par le vent ! Qui se souvient encore du va-et-vient interminable des chalands du transport fluvial ? ... du brouhaha lors de la sortie des colonnes de Tartanes rythmée par le chants des marins ?... du cliquetis occasionné par les cordes, filets et matériels entassés sur les nombreuses barquettes de pêche quittant le port et se partageant les ressources halieutiques du grand large ? Les siècles ont passé, cette époque est révolue.

Avec un milliard d'Euros de retombées, l'activité du port ne représente plus aujourd'hui que sept pourcent de l'économie locale. Il n'incarne certainement plus le centre névralgique de la ville, mais demeure encore une adresse de rencontre, un espace animé par son port de plaisance, de nombreux lieux culturels, des commerces, divers points de restauration ou cafés. Le panel économique de notre mégapole s'est donc progressivement diversifié et élargi, en partant du tourisme, des services à la personne, en passant par les commerces spécifiques régionaux, de proximité comme du luxe, jusqu'au ''E-commerce'' en devenant attractive pour l'installation d'entreprises de haute technologie.

Marseille veut entreprendre et réussir son passage au vingt-et-unième siècle.

Il me serait loisible de passer des heures à vous dépeindre la magnificence des paysages méditerranéens. Ses panoramas sont une mine d’enseignements et d'émerveillements, plus particulièrement de sensations pour les extralucides qui cherchent invariablement à capter l’indicible autour d’eux. En effet, chacun de vos sens y sera sollicité de mille manières tout au long de l'année.

D’un point de vue climatique, il y en a pour tous les goûts et l'on prétend que notre climat méditerranéen se caractérise par des étés chauds et secs, des hivers doux et relativement humides. Je prétends au contraire que tout passe ici par des extrêmes qui cohabitent à quelques kilomètres les uns des autres en fonction du relief. Les médisants rétorqueront que j'exagère. Probablement, mais les experts qui font les définitions sont bien à l'abri dans des bureaux climatisés tandis que nous vivons ces circonstances au quotidien dans les rues périphériques ... ou mieux encore, dans les divers massifs qui encerclent l'agglomération, en partant de la Nerthe, de l'Etoile, du Garlaban, allant jusqu'à Saint Cyr-Carpiagne et finissant à Marseilleveyre !

J'en dis donc avec moins de pondération que son accablant "cagnard" estival pourrait guérir les mélancolies les plus sévères, tandis qu’en saison hivernale, son implacable mistral glacé serait susceptible de calmer les ardeurs les plus féroces. 

Ce contraste météorologique n'empêche pas le développement d’une flore remarquable, étonnante par son adaptation et spécifique à nos contrées, dont les plus illustres auteurs comme les artistes peintres surent s'inspirer depuis l'antiquité.

L'exploration de ce milieu commencera évidemment par la découverte de l'inaccueillante ainsi qu’impénétrable formation végétale discontinue et buissonneuse, caractéristique de notre région, dite garrigue. Vous poursuivrez cette sympathique baguenaude en digressant le long des routes bordées d'interminables champs symétriques d'oliviers, de lavande ou de vignes. Un tel spectacle vaut bien de flâner consécutivement sur les sentiers de nos somptueuses forêts : Soyez à l'écoute et profitez en marchant de l’écho infini des chants de cigales peuplant nos pinèdes enchantées. Vibrez à l'unisson de cette nature extraordinaire où se mélangent à perte de vue pins, hêtres, cèdres, genévriers, cyprès et chênes verts.

Cet étonnant décor ne peut manquer d'interpeller le promeneur averti par la noblesse du combat pacifique que se livrent arbustes, buissons, herbacées, fougères, mousses, lichens, champignons, une multitude d'animaux surprenants ainsi qu'une infinitude d'insectes discrets dans une lutte acharnée pour la survie.

Arrêtez-vous un instant et tendez l'oreille - Remarquez-vous les signes à peine perceptibles de ce conflit intemporelle du vivant qui se joue sous vos yeux ? Pourtant, chacune des composantes végétales de la forêt, en marée civilisatrice, tente désespérément de prendre d'assaut les lignes organiques jalousement gardées par son voisin afin de conquérir les sommets où se gagne le regard amoureux mais surtout nourricier du dieu soleil.

Impitoyable croisade d'une nature si belle et pourtant si cruelle.

Voyez ! Cette bourrasque de vent, telle une déflagration, est une gifle à peine dissimulée contre une armée de feuillages disposés en formation défensive face aux éléments ! Là ! Observez ce fruit trop mûr qui chute soudainement de son hôte situé à plusieurs dizaines de mètres de hauteur est un obus sifflant dans les airs dont l'assaut formidable viendra perforer la cuirasse du plancher végétal. Prenez garde, le bombardement se poursuivra sans fin jusqu'à l'épuisement des ressources, néanmoins sans causer la moindre blessure grave aux contemplateurs profitant de ce spectacle automnal. La pénétration du germe dans l'humus forestier signera la victoire partagée des belligérants vers une descendance triomphante dans ce sol maudit par les millions de générations sacrifiées au cours des luttes passées.

Approchez-vous du sol, contemplez les cohortes de fourmis invincibles rampant sans un bruit sous vos pieds pour conquêrir  territoires et butins magnifiques ! Voyez en haut traverser les courageuses escadres ailées ! Tout ce monde, armées minuscules, animaux de tout poil, comme ces oiseaux rasant les arbres à toute vitesse, soldats inconnus et furtifs, transportent vaillamment des graines et opèrent sans le savoir pour le compte de leur émetteur une offensive vers de nouveaux bastions.

Je vous le dis, il se joue ici une guerre totale de position pour vaincre les pièges tendus par la sélection naturelle ! D'un point de vue tactique, certains optent pour la furtivité ou le camouflage, d'autres préfèrent la force physique ou s'enkyster sur de solides positions de manière à imposer la symbiose à leurs adversaires. Sur le long terme, la stratégie se fonde strictement sur l'adaptation et l'évolution des génomes pour fournir les meilleures dispositions anatomiques. Les approvisionnements sont peu nombreux. Chacun doit s'économiser et tenir bon jusqu'au prochain ravitaillement en breuvage miraculeux que le ciel dispense avec parcimonie en ces latitudes arides, bien que tempérées.

Parler d'adaptation n'est pas un vain mot.

Tiraillée par la soif, la feuille des ligneux n’a eu ici d’autre choix que de réduire la surface du limbe pour n’en laisser que sa plus simple expression, symbole d'une formidable adaptation du règne végétal : L’aiguille. Cette absence de matière n’est cependant pas un obstacle au camouflage parfait de l’arthropode typique de nos régions, qui sait instinctivement et parfaitement depuis toujours se confondre avec l’écorce de son hôte. Ce mimétisme est subtile au point, pour un citadin encatané "badant" en forêt, de confondre le craquettement de la cigale avec une quelconque faculté d’expression mélodique à l’origine de l'arbre.

Mais il n'en est rien. Est-il concevable, même pour une oreille profane, de demeurer insensible devant une telle osmose entre le règne animal et végétal ? Cette rengaine assourdissante, véritable cri d’amour strident de l’insecte homoptère, raisonne contre les versants abruptes des coteaux comme les pulsations frénétiques d’une biosphère déchirée par le désir de vie.

Ne nous égarons pas plus longtemps dans les campagnes entourant la ville. Je ne voudrai pas vous gâcher cette belle balade en me limitant à ce romanesque tour d'horizon paysager.

J'aurai aussi tant à dire à propos de notre belle population.

On dit parfois des Marseillais qu'ils sont familiers, arrogants ou sans éducation et qu'ils ne parlent que de leur équipe de football : l'OM. Cela est faux ! Encore une caricature destinée à réduire notre prestige. Ils sont tout le temps en train de déconner ces "Parigots" pour nous faire une mauvaise réputation. Décidément, il n'est pas que les provençaux pour exagérer à tout bout de champ !

Ouais ... J'avoue ! Nos plus fervents supporters se chamaillent parfois avec leurs concurrents de la capitale après une rencontre footballistique décevante. ... Et alors ?

Une rivalité séculaire entre les premières villes de France; entre deux extrêmes dont le football n'est que le sujet prétexte de crispation mais il en va plus sérieusement d'une lutte entre la capitale et la province. On craint "dégun" à Marseille car il n'est pas de comparaison possible pour tout Méditerranéen qui se respecte : La capitale semble si grise, dense, superficielle et la citée phocéenne si ensoleillée, ouverte, authentique. Personne ne peut rivaliser avec l'ambiance des jours de fête sur le vieux port. Quel que soit le domaine, la compétition ne nous fait pas peur  ... mais nous avons néanmoins et plus que quiconque conscience d'une communauté d'intérêt, d'un destin partagé sous l'égide du drapeau national. 

Nous avons aussi un vocabulaire locale ... et un parler cru : "On parle gras". Comme tous les méditerranéens, nous sommes plutôt francs, spontanés et impulsifs. C'est vrai que nous avons le sang chaud, de manière inversement proportionnelle à l'âge. Une discussion anodine peut rapidement passer des rires à l'altercation verbale pour une simple réplique mal interprétée ou à la moindre galéjade, puis soudainement dégénérer en rixe au moindre geste décalé ou méprisant.

Le Méridional s'emboucane pour "un rien" et on a le baston facile comme disent les jeunes. Par ailleurs, il faut bien reconnaître que le football cristallise les vertus du sport et de la compétition que nous érigeons en mode de vie et c'est pourquoi nous lui accordons une place qui semble démesurée. Ce comportement est ici considéré comme la norme pour l'individu lambda.

Néanmoins, nous avons aussi des intellectuels et des célébrités dont la liste exhaustive semble impossible, comme le célèbre écrivain Marcel Pagnol ( aubagne ),Patrick Bosso, Aiguier Auguste, Maurice Béjart, Bonnefoy Henri, Crémieux Edouard, Honoré Daumier, Eric Cantona, Daniel russo, Fernandel, Patrick Fiori, Jul, Louis Jourdan, Ricard Paul, Soprano, Scotto Serge, Rostand Edmond, Franck Leboeuf, Muselier Emile, Zizou ... tant d'autres, dans tous les domaines artistiques pourrai-je affirmer sans la moindre modestie ! ... et j'espère bientôt entrer dans ce florilège grâce à vous ... .

Mais vous croyez vraiment qu'on dort dans le Sud ? Sachez que chez nous, ...

<<... On a pas le temps ! ...>>

Ce n'est pas tout, le Marseillais est reconnu comme un individu entier et accueillant. Son amitié, sincère, fidèle et durable, s'avère facile à conquérir pour ceux qui partagent un tant soit peu nos valeurs ainsi que nos nombreux loisirs estivaux. Une liste exhaustive de ces activités semble difficile mais je puis vous citer celles faisant unanimité comme les balades, nautiques ou dans les calanques, les soirées endiablées au centre ville, la pétanque, le pastaga siroté sur une terrasse de bar les doigts de pied en éventail, le beach volley ou la bronzette sur l'une de nos merveilleuses plages de sable fin. 

On possède toujours les défauts qui sont les revers de nos qualités :

Toute trahison se paie chère ! ...

T'as rien compris "fatche de con" ! N'allez pas croire que nous avons la détente "facile" pour la moindre peccadille comme le sous-entend la rumeur ! Cela ne vaut que dans les mauvaises caricatures ou dans les films de série B, mais la parole ôtée fait de vous un étranger, parfois pour la vie. 

Bien sûr, beaucoup de nos jeunes sont des "fadas", autrement appelés "destrussis", qui ne font que des conneries mais ce n'est en aucun cas méchant. C'est pour des adolescents en détresse le moyen de faire les beaux devant les copains et copines ou pour attirer l'attention des adultes ! Ils font les petits caïds mais cela ne va jamais très loin pour la plupart d'entre eux. Évidemment qu'il existe des réseaux de produits stupéfiants, du clientélisme politique, des magouilles à tour de bras dans tous les coins de rue, des mafias et des guerres de clans … mais je ne dénonce pas tant celles bien visibles de la drogue qui paralysent les zones dites "de non droit". Il est surtout question de mettre l'accent sur les plus gourmandes qui, bien que moins visibles et à l'origine des cadres de la nation, au sein même des institutions officielles, dévorent sans scrupule et sans que personne ne s'en soucis une fraction significative des budgets de la ville.

On en parle évidemment moins dans les grands médias alors qu'il s'agit de l'intermédiaire expliquant tout le phénomène des dérives de notre société.

Le sujet de la corruption que permettent certaines institutions légales mérite donc un détour.

D'autant plus que le scandale incommensurable fait à peine secret dans les milieux décisionnaires régionaux tant la pratique est entrée dans les mœurs, mêlant connivence groupusculaire, clientélisme électoral et détournement de subventions publiques, marchés publics truqués, dessous de table et évasion fiscale. Les grandes gueules médiatiques ou politiques locales s'indignent inlassablement devant le petit écran, main sur le coeur, pour dénoncer publiquement ces pratiques jugées immorales. Mais ce langage hypocrite ne les empêchent jamais pour nombre d'entre eux de se livrer à ces jeux sordides et discrétement glisser quelques billets en direction des centres financiers offshore. Je ne généralise pas le manque de probité des élus locaux ou nationaux mais ce sujet central mérite bien de comprendre un processus qui est loin d'être l'exception.

Mais de quoi parle-t-on ?...

Probablement selon moi de la principale menace à l'encontre des principes moraux et fondamentaux sous-jacents de l'état de droit.

Le "paradis fiscal" est un tendre euphémisme pour désigner une escroquerie de grande échelle, l'institution de droit dérogatoire internationale pouvant être qualifier de pierre angulaire du système capitaliste. Dès le début de l'ère chrétienne, par exemple, Marseille est elle-même une république indépendante disposant d'un port franc qui attire navires et produits de toute la Méditerranée. Le temps n'a rien changé à cette méthode qui consiste pour un prince à créer l'attrait sur son domaine par des mesures fiscales d'exception. Normal et efficace au moyen-âge, lorsque l'humanité se développait en groupe restreint et isolé, mais que dire de cette mascarade à l'apogée d'une civilisation interconnectée, guidée par la norme juridique et la morale religieuse ?

La société peut-elle créer sous couvert du droit supranational, à l'insu ou contre la volonté des foules, en contradiction des règles officielles un échappatoire légal pour tous les types de fraudes économiques ou financières interdites et sévèrement réprimées sur son sol ? Cette aberration institutionnelle pourrait faire sourire si elle n'était avant tout dramatique au regard du principe d'égalité et révélatrice d'un mensonge politique de dimension planétaire. Ainsi, l'histoire atteste bien qu'en dépit de l'esprit et du texte du droit régissant l'ère moderne, chaque grand empire, comme chaque superpuissance capitaliste,  se dote discrétement à ses frontières de ce partenaire financier artificiel.

Plus grave, le secret des titulaires de compte ainsi que celui concernant les transactions ou fortunes qui y transitent fait une étrange unanimité dans absolument toute la classe dirigeante.

Aucun parti de pouvoir, aucune démocratie n'est jamais venue sérieusement mettre en cause l'existence ni le fonctionnement de ces ahurissantes entités confiscatoires. 

Peut-être est-ce en ces termes que l'on peut parler d'une loi du "milieu". J'en viens à me poser une étrange question qui ne manquera pas de vous interpeller : Nous votons pour tous et n'importe quoi dans le cadre de la vie politique, en réalité pour des futilités ... mais jamais pour décider des sujets stratégiques que sont par exemple les mécansimes du système économique ni concernant les détenteurs des institutions bancaires et financières ! Etrange.

La démocratie est-elle réelle dans de telles conditions ? Il ne peut y avoir de demi mesure sur la question du pacte social.

Tout cela pour dire que la situation Marseillaise, qui ressemble beaucoup à celle de toutes les grandes métropoles Françaises et Européennes, est la résultante d'un paramètrage institutionnel orchestré d'en haut, par les détenteurs du pouvoir économico-politique.

Je préfére en rire, mais nous ne sommes pas dupes sur ces mensonges du quotidien qui génère la pauvreté et le moins que l'on puisse dire ... par dérision, c'est que nos élus ont un sacré bagou.

<<... Ca tchatche beaucoup ... mais ca fait que dal ! >> ... comme on dit chez nous .

D'autres chuchotent sur le même principe que l'on ne crache jamais sur un gâteau dont on va manger les plus grosses parts.

Noter bien par ailleurs que je ne cherche aucun prétexte pour justifier la dérive des uns ou des autres car cette conjoncture n'explique pas tout. Il ne faut pas confondre les trafics crapuleux et impunis d'une minorité, mafieuse et hors la loi ou institutionnelle, avec la misère qui frappe des milliers de victimes innocentes. "Peuchère", il y a des quartiers de Marseille qui comptent parmi les plus pauvres de France. Non loin de là, d'autres marchent sans mauvaise conscience les poches pleines de "pognon" avec un regard méprisant. La misère est certainement moins pénible au soleil, mais ce privilège climatique n'empêche pas de réfléchir intelligemment à sa condition sociale.

A certains endroits, les gosses jouent dans les caniveaux à moitié nus à côté des tas d'ordures. Dans certains quartiers, Marseille meurt de faim. Alors les grands frères ont parfois la haine de voir au loin sur le port des yachts de luxe. Nous, on dit qu'ils ont les "boules" parce que la richesse est à portée de main sans pouvoir l'atteindre. C'est l'habile illusion d'un système qui dissimule habilement sa réalité ... mais ceux qui ne vont pas ou peu à l'école n'ont pas le voile des constructions mentales qui obscurcissent le regard : Seuls les petiots, les innocents ou les aliénés percevraient encore les réalités premières selon les textes sacrés.

Je le crois sans encombre.

Voilà d'où vient la mauvaise réputation du jeune banlieusard Marseillais. 

Tout le monde s'accordera pour dire que les difficultés n'excusent en rien de faire le mal car les mauvais comportements ne font que perpétuer la spirale infernale. Mais il nous faut cependant comprendre l'origine d'une détresse affectant des pans entiers de la population. Cette fraction significative se sent abandonnée, se considère paupérisée, rejetée en périphérie de la ville et se voit entassée dans des quartiers sordides ! L'espoir y meurt chaque jour un peu plus. Un certain fatalisme s'est installé. Avec le temps, comme rien de sérieux n'a été fait, le désespoir s'est changé en repli sur soi, puis finalement en haine. Il y a au moins de la colère qui se lit dans le regard méfiant des déçus de la République.

Certes, la misère est un malheur que l'on peut voir proliférer en tout lieu, un peu comme une plaie qui ne cicatrise jamais et qui s'infecte à la moindre faiblesse du corps.

Certes, c'est partout pareil à en croire les invectives des marâtres qui, sur le chemin quotidien des courses au centre commercial du quartier, tentent désespérément de calmer les bandes bruyantes attroupées en bas des immeubles.

Certes, ils ont la rage ces jeunes, abandonnés à la rue un peu partout dans la ville, tandis qu'une opulence provocante et sans complexe s'affiche à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Et pourquoi pas pour eux ? La colère gronde dans les quartiers et menace d'exploser.

Ici tout ne va pas bien !

Même s'il ne faut pas exagérer, car je ne voudrai pas vous donner l'image selon laquelle tous nos quartiers sont minés par les trafics. Deux mondes vivent simplement en parallèle dans le déni le plus total l'un de l'autre.

Ne comptez pas sur moi non plus pour vous dire que notre municipalité est gangrenée par une corruption systèmique.

NON ! ... Jamais de la vie.

Ici, on s'arrange, .... c'est tout ! L'égoïsme de la compétition économique, insuflé partout, s'est infiltré dans tous les domaines de la vie sociale pour ne laisser place qu'à deux catégories de citoyens : Les prédateurs et les proies. La victime qui parle n'est pas la bienvenue et chacun préfère donner l'illusion d'être quelqu'un, même au prix de la vie dans les commerces les plus abjects. Le monde se rétrécie alors progressivement pour se réduire aux frontières protectrices de la cité. Chacun s'efforce malgré les difficultés et la misère sous jacente de donner le change par les apparences. Même les gamins de douze ans doivent bomber le torses pour se protéger des grands.

<< Et alors ? Qu'est ce que tu veux à me regarder ? ... T'es pas un peu fada ? Fais pas ton nervi ou je vais te bouffer ! >>

Mieux vaut filer avant la baston. On déambule nonchalamment dans les rues du quartier, le visage grave, cigarette ou joint à la main, le bras ostensiblement ballant au volant d'une bagnole « réné », déclassée bien que grossièrement customisée, la musique à fond, au milieu des immondices et des barres d'immeubles insalubres.

<<...Ca le fait "tarpin" ! … On se croit trop sur la côte d'azur à Monaco !...>>

Le trompe-l'oeil devient la règle. Pourtant le portrait du jeune zonard ne serait pas non plus exhaustif sans le petit sac bandoulière de marque à l'épaule et les pompes à deux cents Euros pour faire comme les autres.  A l'image des grands de ce monde dont l'exemple médiatique fallacieux fait croire au mythe d'une réussite rapide et facile en omettant volontairement de préciser la réalité groupusculaire et les soutiens à l'origine de ces ascensions fulgurantes. La méthode consiste donc à entretenir une confusion sur la question de l'égalité des chances en nourrissant le phantasme idéologique d'une "saine compétition". Celle-ci s'affiche en théorie comme le mal vitale et nécessaire pour la survie du système, solution miracle à la création de richesse ainsi qu'au confort social, mais serait dans les faits une chimère intellectuelle : 

Un concept vide dans la pratique. L'égalité dans l'exercice de cette compétition économique n'a jamais existé.

Le citoyen mal informé par de nombreux médias conninvents en perd la raison ainsi que tout sens de la morale. Nous ne devrions pourtant jamais oublier que chaque source d'information possède son revers de manipulation à la solde du pouvoir : L'objectivité n'est pas de ce monde et encore moins concevable dans une guerre intemporelle des empires se poursuivant en ce début de troisième millénaire. Triste réalité, comme en atteste la résurgence des tensions entre les grands groupes ethno-culturels, dont le plus symbolique affecte les frontières Est / Ouest. Cette nouvelle ère, qui voulait être celle du changement et de la modernité, peine aujourd'hui à dissimuler sa réalité de fond rétrograde derrière de faux semblant sémantiques, idéologiques ou de progrès technologiques. 

La doxa s'affiche dans tous les lieux communs : Dans les livres scolaires, sur les frontons des batiments comme sur les plateaux de télévision : Partout, les beaux principes fondamentaux s'écrivent ou se scandent bruyamment mais ne se pratiquent en réalité nul part. J'en veux pour preuve cette pauvreté ordinaire, ... les nombreuses institutions élitistes artificielles ou de façade permettant les ecroqueries de grande échelle commises avec la complicité des pouvoirs publics, la fuite de fortunes indues ... et des écarts de richesse démentiels se pratiquant dans toutes les grandes métropoles dont marseille ne fait pas exception.

Ici, la rumeur prétend avec assurance qu'il vaut mieux avoir une bonne adresse, un bon contact, qu'un diplôme inutile. C'est en effet bien beau d'avoir des "bagages" … encore faut-il savoir où les poser quand tu ne bénéficies pas d'un ''piston'' ni de soutien dans un secteur professionnel pour t'insérer ?! Le travail ne court pas les rues si tu n'es pas débrouillard et personne ne trouve du boulot en ''changeant de trottoir'' comme le prétendent arrogamment certains technocrates Parisiens.

Ils osent évidemment affirmer le contraire : Ceux-là même qui, de naissance, du fait de leur appartenance groupusculaire, par "piston" ou par connivence avec les puissants, n'ont jamais manqué de rien et profitent de salaires indécents. Les privilégiés s'offusquent devant ces gueux qui rechignent aux durs labeurs inhumains et sous payés. << Les temps sont durs ! Le peuple doit faire des sacrifices >> Disent-ils lors des discours officiels. Ils ont du culot. Ceux là même qui, en dehors de l'effet d'annonce ou de l'apparence, n'ont jamais fait le moindre effort, physique ou de quelque nature et vivent indûment de rente; quand ce n'est sur les deniers du contribuable. 

Voilà cinquante ans que l'on nous ment, que c'est la faute d'une crise qui à bon dos, ... que l'on y peut rien ... que plane la rumeur selon laquelle cette situation ne va pas durer car nos élus font le stricte nécessaire pour construire un avenir meilleur ! ... Eh oui ! Ils argumentent avec aplomb : Affabuler devient un métier et la rhétorique mensongère visant à temporiser ainsi qu'à contenir les foules s'apprend désormais dans les grandes écoles préparant à la vie publique. 

Mais il n'est qu'à observer les livres d'histoire ... lorsqu'un tel marasme dure si longtemps, de manière répétitive depuis plusieurs siècles ... ce n'est plus une crise ... ni un accident ...

... C'est un système !

Qui ment ? A qui profite le crime ? Les questions elles-mêmes deviennent un tabou.

Ici comme ailleurs, quand l'économie est malade, les pauvres souffrent tandis que les riches s'épanouissent en convalescence démonstrative : C'est ainsi que fonctionne la société des hommes depuis les premières civilisations et mis à part les mots pour qualifier les choses ou les situations, rien n'a changé. Les rois, empereurs et maintenant des représentants complices se succèdent en mandatures indifférentes mais rien ne s'améliore vraiment.

La population acquiesce sans mot dire et c'est son tort principal car il n'est pas de pouvoir concevable sans le consentement implicite ou explicite des foules. Je rêve de ce jour prometteur, encore utopique, où les peuples du monde se léveront pour imposer la supériorité politique d'une véritable institution civile de contre pouvoir gérée directement par les citoyens lambdas: 

Seule une démocratie directe d'échelle mondiale peut être synonyme de transparence, d'harmonie entre les peuples et une véritable garantie contre la corruption.

Bref ! Il n'est pas utile d'aller plus loin. Voilà que je radote comme un vieil homme aigri par le temps.

Ici, heureusement, il y en a pour toutes les bourses et les gens savent d'instinct où se loger, s'amuser et où se nourrir en fonction de leur condition sociale :

<< T'es pauvre, tu manges pour deux Euros à Noailles, ... tandis que si t'es riche, il t'en faut cent sur la Corniche ! Il en va de même concernant toutes les activités du quotidien. L'illusion est parfaite ... Mais en bout de course, t'inquiète pas, les deux iront "caguer" pareil ! >>

Le bonheur tient finalement à peu de chose quand on a le cœur sur la main. De surcroît, je ne voudrai pas m'arrêter à ces tristes constats qui laissent un goût amer.

Nous avons malgré cette dichotomie sociale plein d'atout et un territoire avec un potentiel énorme. Il y a immanquablement une solution, petite ou grandiose, pour qui veut s'en sortir car il se trouve toujours une main tendue qui vous viendra en aide. La générosité et le partage sont des valeurs fondamentales qui caractérisent le comportement Marseillais.

La vie impose son rythme et les rayons ardents du soleil provençal pointent comme chaque jour sur l'horizon des plages du Prado. Un petit vent frais chahute les cordes et drapeaux fièrement érigés sur les mâts des bateaux. Ce jour nouveau est une bénédiction pour les sportifs courageux ainsi que pour les couples en devenir qui osent braver les éléments afin de profiter du soleil levant sur les îles du Frioul.

Pouvais-je les passer plus longtemps sous silence ?

Notre domaine s'étend en effet jusque dans la mer, sur quatre îlots rocailleux, Pomègues, Ratonneau, If et l’îlot Tiboulen, considérés pendant des siècles, soit comme des postes avancés de défense, d'où les fortifications encore visibles de nos jours, soit en tant que zone de quarantaine ou de tri sanitaire. Le temps passant, l'archipel s'est progressivement transformée en une destination touristique incontournable où se raconte les aspects les plus rocambolesques de notre histoire. A en juger par la fréquentation estivale, il faut croire que l'aventure partiellement inspirée de faits réels d'Edmond Dantès hantera encore pour longtemps les murs de cette ancienne prison.

Traversons en sens inverse les deux kilomètres et demi qui nous sépare de la côte pour revenir sur le littoral dans le quartier d'endoume. Soyez les bienvenus sur nos meilleures tables. Les grands restaurants installés sur la Corniche attendent les clients pour les régaler des spécialités marseillaises : Bouillabaisse, aïoli, soupe au pistou, supions, pieds paquets, pizza, couscous, pâtes aux crevettes et autres mets succulents qui feront vibrer les papilles des gourmets.

Ne badinons pas plus que de raison derrière ces copieuses assiettes car l'indigestion nous guette. Il nous faut reprendre la visite en prenant de la hauteur mais sans oublier que ces plats hétéroclites, marqués de contraste, incarnent parfaitement l'esprit de diversité que l'on retrouve en chaque élément constitutif de ce pays. Comme un signe inconscient d'intégration, chaque vague culturelle arrivée sur nos terres à une époque donnée laisse sa petite trace dans le menu, dans la langue, dans les mœurs, … dans les cœurs.

Racistes nous ? Venez donc passer quelques jours ici et vous comprendrez que ce peuple fier ne manque pourtant jamais à son devoir d'accueil.

Cette ville somptueuse, intrinsèquement cosmopolite, premier port de France, quatrième de méditerranée, dix-septième au niveau mondial, peut être considérée à mes yeux, en dépit de problèmes de société qui se retrouvent partout dans le "païs", comme un modèle prouvant la possibilité de vivre ensemble, malgré les différences. Je ne voudrai pas à l'opposé passer pour un rêveur impénitent car il faut bien reconnaître que nombreux commentateurs, taxés tantôt de pessimisme ou de réalisme selon l'époque, y voient justement la limite de ce que peut faire notre modèle d'intégration. Ces dernières décennies nous mettent effectivement face à de terribles difficultés, inédites en apparence mais redondantes au regard des civilisations passées, que l'immigration seule ne peut expliquer. 

Ainsi l'histoire menant les grands empires à l'effondrement se répètera t-elle encore : Les superpuissances impérialistes ne voulant se remettre en question, il semble depuis toujours plus facile pour des oligarques prêts à tout d'aiguiser les pires instincts vengeurs du peuple que de chercher les erreurs systémiques afin de les corriger. Faisant courir le risque apocalyptique d'un énième conflit mondial: Il faut croire que dans leur esprit, les massacres valent mieux que la menace de perdre le pouvoir. Mais les innocents qui fuient la guerre, les cataclysmes climatiques ou la misère pour construire ici un avenir plus radieux n'ont rien à voir avec ces tambouilles politiciennes.

Notre population actuelle s'est en effet construite sur des vagues migratoires successives d'importance variable :

 Italiens dès le moyen-âge et venant en masse lors de la révolution industrielle, exilés d'Arménie ou de russie, Juifs issus de la diaspora, rapatriès des anciennes colonies, plus récemment ... Algériens, Comoriens, Indiens, Asiatiques, noirs Africains cherchant un avenir meilleur, exclus ou miséreux des anciens pays de l'Est vivent, s'amusent et commercent en bonne harmonie depuis des temps immémoriaux. Mais de plus, ce peuple composite ne vit jamais en autarcie en raison de l'attrait touristique de la région qui nous vaut d'accueillir des millions d'âmes supplémentaires en toute saison, particulièrement celles venues chercher le soleil pendant la période estivale.

Tous différents, mais unis par le savoir vivre, l'aura culturelle et historique exceptionnelle de ce lieu magique, quasiment auto-suffisant. Nous sommes d'abord et avant tout Phocéens !

C'est ce sentiment et l'honneur d'appartenir au clan "Marseillais" qui fait notre fierté.

D'Est en Ouest, du Nord au Sud, d'un bout à l'autre, cette localité invraisemblable vous surprendra au point de vous couper le souffle ...

Du  pôle universitaire de "Luminy", porte d'entrée des interminables calanques du même nom, en passant par les Goudes où nos "minots" s’aguerrissent périlleusement au plongeon du sommet des "baous", … en flânant dans le pittoresque centre historique du Port, duquel vous accéderez par de vétustes escaliers en pierre au vieux quartier du Panier, refuge pour artistes et voyous, détruit lors de la seconde guerre mondiale mais aussitôt reconstruit, ... au détour de la notoire Plaine festive ou de Belsunce, arrondissement populaire abritant les grands commerces, ... en digressant frénétiquement par les faubourgs cosmopolites situés dans le Nord où se déroulent notamment les joutes nautiques de l'Estaque au cours desquelles les badauds bouffent goulûment "chichis et panisses", … jusqu'à la périphérie traditionnelle provençale de la ville incarnée par les Camoins, Eoures ou la Treille, rendue célèbre par les films et romans de Marcel Pagnol, ... il n'est finalement pas un seul endroit qui puisse vous laisser indifférent ni qui ne suscite l'éclosion d'un souvenir impérissable. 


En fait, ce petit monde unique, rebelle à l'autorité depuis la nuit des temps, est une source d’inspiration infinie parce qu’il contient tout ce dont à besoin l’imagination,… comme un condensé de tout ce qui s’y fait et ce n’est donc pas un hasard si cette terre est un lieu de prédilection pour l’éclosion de l’esprit artistique.

C'est pourquoi nous, Marseillais de naissance ou de coeur, pouvons affirmer avec certitude que cette ville, carrefour éternelle de la méditerranée, ne sera jamais un lieu comme les autres !

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Intégralité du texte sur la page Marseille ville éternelle

http://www.enim-cerno.com/pages/marseille-ville-eternelle.html

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  Eucharilxtonw

pour Enim-cerno le 05/07/2021-

( Sur la base du texte " Massilia" / Texte sur Marseille)

Date de dernière mise à jour : 09/04/2023

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